Dans le marasme actuel qui secoue le Sahel, l'Algérie et le Niger sont à la barre d'une crise migratoire et sécuritaire dont les échos résonnent bien au-delà de leurs frontières, semant le trouble dans la stabilité régionale. La situation prend des allures de saga en plein Sahel. Dans cette chorégraphie diplomatique digne des grandes heures de la Guerre froide, l'ambassadeur algérien, Bekhedda Mehdi, se retrouve sous les projecteurs, contraint d'expliquer les méthodes barbares de ses compatriotes. En effet, face à cette tempête diplomatique, le ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l'extérieur a sorti l'artillerie lourde. L'ambassadeur de la République d'Algérie auprès de la République du Niger est convoqué en urgence, dans une démonstration de fermeté diplomatique qui n'est pas passé pas inaperçue. Le diplomate nigérien, dans un numéro "d'équilibriste diplomatique", a signifié haut et fort son mécontentement contre ce qu'il perçoit comme une série de refoulements de migrants aussi brutaux qu'inhumains. Aussi, a-t-il exhorté Bekhedda à faire cesser ces pratiques inhumaines, tout en rappelant l'impératif du respect de la dignité humaine. Avec ce scénario, les autorités algériennes déclenchent, une fois de plus, un tollé international en intensifiant leurs opérations de rapatriement et de refoulement des migrants subsahariens en situation irrégulière. Sous prétexte de maintenir l'ordre public, les rues de Tamanrasset, où se trouve une communauté substantielle de ressortissants subsahariens, ont été le théâtre d'opérations policières d'une brutalité saisissante. L'Algérie, prise dans le tumulte de la répression des flux migratoires irréguliers, se retrouve coincée entre le marteau de la pression européenne et l'enclume de ses propres impératifs sécuritaires. Résultat : une migration par étapes qui transforme les villes méridionales de l'Algérie, dont Tamanrasset, en plaque tournante incontournable, où les migrants subsahariens se retrouvent pris au piège entre les feux de la précarité et le fouet des forces de l'ordre. Les témoignages poignants recueillis auprès des refoulés dressent le tableau glaçant des atrocités commises lors de ces opérations de « nettoyage ». Les forces de l'ordre algériennes, agissant comme une horde déchaînée, saccagent impitoyablement les domiciles des familles de migrants nigérians et autres, pillant tout sur leur passage. Une comédie humaine qui ne fait rire personne, surtout pas les autorités de Niamey, qui montent au créneau pour dénoncer ces agissements inhumains. Après avoir été dépouillés de tous leurs biens, les migrants parmi lesquels se trouvent des femmes et des enfants, sont transportés manu militari en camions par l'ANP vers le point limite zéro à la frontière du Niger, puis laissés pour compte dans le désert. Une longue traversée du désert, si l'on peut illustrer ainsi, la situation les attend par la suite, avant que de rallier Assamaka sur l'axe Assamaka – Arlit – Agadez des centres d'accueil, si l'on peut dire, pour migrants de toutes nationalités, gérés par les agences des Nations unies qui tentent de pallier dans l'urgence et débordés par des vagues de refoulements successives à partir de l'Algérie. Cet appel du Niger à l'Algérie pour garantir le respect de la dignité et de l'intégrité des migrants souligne un besoin pressant de compassion et d'humanité dans la gestion des migrations, rappelant à toutes les nations impliquées leurs responsabilités envers les droits fondamentaux de l'homme, des responsabilités qui ne connaissent pas de frontières et dont l'urgence s'impose avec force dans la réalité crue du désert sahélien. Cette affaire met en lumière les violations des droits de l'homme perpétrées par l'Algérie, jetant une ombre sur son engagement supposé à respecter les normes internationales. Une mise en scène qui n'est pas sans rappeler les plus grands épisodes de l'histoire diplomatique, où les grands principes se heurtent souvent à la réalité brutale du terrain. Alors que les Nations unies tentent de jouer les pompiers dans cet incendie diplomatique, les migrants, abandonnés à leur sort, traversent le désert sans autre bagage que leur désespoir. Une situation absurde, qui en dit long sur les aléas de la politique migratoire. Dans cette tragi-comédie diplomatique, l'Algérie, bien loin de jouer les bons samaritains, est accusée de sacrifier la dignité humaine sur l'autel de ses propres intérêts sécuritaires. Une leçon d'humilité pour un pays qui se targue souvent de jouer les médiateurs dans les affaires des autres, alors que chez lui, la démocratie a parfois du mal à se frayer un chemin. Ironie du sort, en effet. Cette affaire met en lumière les violations des droits de l'homme perpétrées par l'Algérie, jetant une ombre sur son engagement supposé à respecter les normes internationales. Une mise en scène qui n'est pas sans rappeler les plus grands épisodes de l'histoire diplomatique, où les grands principes se heurtent souvent à la réalité brutale du terrain.