Les forces de l'ordre françaises étaient toujours engagées mercredi dans la traque d'un jihadiste au lourd passé judiciaire qui, criant « Allah Akbar », a tiré mardi soir dans la foule du marché de Noël de Strasbourg (est), faisant deux morts et un blessé en état de mort cérébrale. Pas moins de 720 membres des forces de l'ordre étaient mercredi à la recherche de l'assaillant, identifié sous le nom de Chérif C., né le 24 février 1989 à Strasbourg. Il « ne peut être exclu » qu'il soit passé en Allemagne, a indiqué le secrétaire d'Etat français à l'Intérieur, Laurent Nuñez, ajoutant qu'un « bouclage des frontières a été assuré« . « Le terrorisme a une nouvelle fois frappé notre territoire« , a lancé le chef du parquet antiterroriste, Rémy Heitz. L'homme est « très connu » de la justice, pour des faits de droit commun, « principalement » des vols et violences. Il a été condamné à 27 reprises, en France mais aussi en Allemagne et en Suisse, et incarcéré plusieurs fois, a-t-il dit. En prison, il s'est radicalisé et a eu une « attitude prosélyte » en 2015, ce qui lui a valu d'être inscrit sur le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), a précisé le procureur lors d'une conférence de presse à Strasbourg. « Au regard du lieu ciblé, du mode opératoire employé par l'assaillant, de son profil et des témoignages recueillis auprès de ceux qui l'ont entendu crier Allah Akbar (Dieu est le plus grand, en arabe), la section antiterroriste du parquet de Paris s'est saisie des faits« , a-t-il déclaré. Mardi matin, il devait être interpellé par les gendarmes dans le cadre d'une enquête de droit commun mais a échappé à cette arrestation, selon une source proche du dossier.