L'année scolaire en cours a été caractérisée par une série d'interruptions totalisant 35 jours de classe, étalés sur trois mois, et affectant près de 50% des élèves, a dévoilé le ministre de l'Education nationale, du Préscolaire et des Sports, Chakib Benmoussa. Les perturbations qu'a connues l'année scolaire 2023-2024, principalement dues à des mouvements de grève menés par les enseignants sur une durée totale de 35 jours répartis sur 3 mois, a touché près de 50% des élèves, mettant en évidence la nécessité d'une action rapide et stratégique pour assurer la continuité des apprentissages, a souligné Benmoussa lors de la séance hebdomadaire des questions orales, tenue ce mardi à la Chambre des conseillers. Dans le but de répondre à ces défis, le gouvernement a adopté une stratégie intégrée qui repose sur trois axes fondamentaux, a indiqué le ministre, notant que le premier axe consiste en un plan national pour la gestion du temps scolaire et l'organisation éducative des apprentissages visant à étendre l'année scolaire d'une semaine supplémentaire. Cette extension est accompagnée d'une révision des évaluations continues et des examens certificatifs, ainsi que d'une adaptation des programmes d'apprentissage pour garantir une couverture adéquate malgré les perturbations, a-t-il dit. Le deuxième axe, selon le responsable, met l'accent sur la mise en place de programmes de soutien éducatif locaux. Ces programmes ciblent les matières essentielles et fondamentales pour les élèves, en accordant une attention particulière aux niveaux scolaires de certification. Ils impliquent également l'engagement des étudiants en éducation sous la supervision des enseignants de la matière et l'encadrement par les inspecteurs pédagogiques. Il a expliqué que ce programme national de soutien s'appuieront en priorité sur l'aide des enseignants exerçant dans les établissements publics, en faisant appel à des cadres et compétences supplémentaires en cas de besoin, tout en coordonnant avec l'association des parents d'élèves et les associations de la société civile. De plus, a-t-il ajouté, il ouvrira la possibilité aux enseignants de réaliser des heures de soutien éducatif pour les élèves sous forme d'heures supplémentaires rémunérées, que ce soit pendant la semaine ou pendant les périodes de vacances scolaires, avec suppression du plafond de deux heures par semaine par enseignant. La formation de comités de vigilance régionaux et locaux composés d'inspecteurs et de coordinateurs régionaux spécialisés dans les matières et les unités d'étude ainsi que des inspecteurs des régions éducatives chargés du suivi éducatif aux niveaux régional et local, est un volet compris dans ce programme, a également soutenu Benmoussa. Il a, par ailleurs, révélé que pendant les vacances de mi-année de décembre 2023 et janvier 2024, des opérations de soutien éducatif ont été menées dans les établissements publics des trois cycles, bénéficiant à 2 millions d'élèves, soit 31% du total. En outre, plus de 7.000 établissements, représentant environ 60% du total, ont été concernés. La participation des enseignants publics a été importante, dépassant les 37.000, avec 277 enseignants retraités impliqués. De plus, plus de 10.100 cadres associatifs ont contribué à la mise en œuvre du programme national de soutien éducatif, a ajouté le ministre. Quant au troisième axe, Benmoussa a fait savoir que son département a oeuvré à l'élaboration d'un document de référence pour adapter tous les programmes d'études. Ce document, a-t-il expliqué, vise à fournir des outils pédagogiques encadrant le processus d'adaptation des programmes d'études, la gestion pédagogique des apprentissages et l'ajustement du temps scolaire aux apprentissages fondamentaux ciblés à chaque niveau d'étude.