Il semblerait que le front polisario ait découvert une nouvelle bataille à mener et cette fois, c'est dans le monde impitoyable de l'hôtellerie qu'il a jeté son dévolu, s'appropriant ainsi un nouveau terrain de revendications. Avec la future ouverture de l'éblouissant hôtel « Senator Babylonia Delight Collection » à Dakhla, par la chaîne Senator & Resorts, le mouvement séparatiste a exprimé son mécontentement avec toute la théâtralité d'un drame de Shakespeare. Le représentant du polisario en Espagne, sans doute vexé et avec un soupçon d'indignation et une plume trempée dans l'agressivité, a adressé une lettre au dirigeant de la chaîne hôtelière, prévenant de possibles infractions à ce qu'il considère comme « le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination ». Apparemment, l'opportunité de dialoguer sur des "initiatives" qui pourraient marier la prospérité économique avec « les droits du peuple marocain du Sahara » est également sur la table. On peut s'imaginer la scène : un mélange de diplomatie et de défense des droits, le tout sur fond de cocktails et de serviettes de plage. Mais, la chaine hôtelière, impassible et toujours en quête de grandeur et d'expansion à l'horizon 2024, nous offre un chef-d'œuvre ironiquement appelé « montée en puissance au Maroc » avec son nouveau projet d'hôtel. Rien de tel qu'une stratégie d'expansion pour donner vie à des rêves hôteliers délirants. Oh, et bien sûr, la phase initiale, c'est comme un cadeau de mai, un muguet, avec une capacité phénoménale de 50 chambres. Certain, que tout le monde va s'arracher une réservation là-bas. La chaine espagnole Senator Hotels & Resorts a décidé d'inaugurer ce petit paradis hôtelier à Dakhla, dans les provinces du sud du Royaume, dont la souveraineté est « internationalement reconnue ». Oh, la belle assurance dans ses choix de localisation. Mais attention, les rêves hôteliers ne sont pas sans opposition. Le mouvement sécessionniste, qui se prend pour le champion du peuple sahraoui dans ses rêves éveillés, est prêt à toutes les mesures légales nécessaires. Quel courage, quel héroïsme ! Le délégué du Polisario en Espagne, « Abdulah Arabi », a même pris le temps de rédiger une lettre croustillante au président de Senator Corporate, José María Rossell Recasens. Le pauvre, il s'oppose fermement à cette « initiative » (comprendre : le nouvel hôtel) et demande poliment une réévaluation de leur décision. Il souligne même les potentielles « violations du droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui ». Ah, les hôtels, ces ennemis de la liberté sahraouie. Qui aurait cru ? Dans une communication publique, il ne s'est pas gêné de souligner l'engagement du polisario à utiliser tous les moyens à sa disposition pour défendre et même plus, les droits du peuple sahraoui et surtout à rester ouvert à toute clarification ou proposition du groupe hôtelier pouvant aligner les intérêts économiques avec son groupe de mercenaires. Rassurant ! désormais, on sait où va l'extorsion d'argent ou de racket par le chantage ou par l'intimidation du polisario. La missive rappelle, par ailleurs, que "les juridictions" internationales ont affirmé que toute activité économique dans la région doit recevoir l'approbation du peuple sahraoui, représenté par le polisario. La note du Polisario critique par ailleurs la présentation de Dakhla par la chaîne hôtelière comme faisant partie du Maroc. Mais plus rigolo encore, le mouvement sécessionniste insiste sur le fait qu'il ne s'oppose pas au développement économique dans la région, à condition que celui-ci soit approuvé par lui en tant que représentant légitime du peuple sahraoui. Bakchich quand tu nous tiens !