Le Mali a convoqué mercredi l'ambassadeur d'Algérie à la suite de ce qu'il a qualifié d' »ingérences » et d' »actes inamicaux », accusant le diplomate d'avoir tenu des réunions avec des séparatistes touaregs sans impliquer Bamako, a indiqué le ministère des Affaires étrangères. L'Algérie est le principal médiateur dans les efforts visant à rétablir la paix dans le nord du Mali, suite à un accord signé en 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés majoritairement touareg. L'ambassadeur d'Algérie a été convoqué « pour remonter une vive protestation » du Mali « suite aux récents « actes hostiles des autorités algériennes, sous couvert du processus de paix au Mali », a indiqué le ministère dans un communiqué. Bamako a critiqué « les rencontres récurrentes, aux plus hauts niveaux en Algérie, et sans la moindre information ni implication des autorités maliennes... avec des personnes connues pour leur hostilité à l'égard du gouvernement malien ». Le gouvernement malien considère « ces actes comme constituant une ingérence dans les affaires intérieures du Mali », qui « sont de nature à nuire aux bonnes relations » avec Alger, indique le communiqué. Le Mali est en proie à une crise sécuritaire vieille de 11 ans et ce pays du Sahel est dirigé par l'armée depuis août 2020. Les combats entre les séparatistes et les troupes gouvernementales maliennes ont repris en août après huit années de calme alors que les deux camps s'efforçaient de combler le vide laissé par le retrait des casques bleus de l'ONU. Certains dirigeants de groupes séparatistes touaregs vivent actuellement en Algérie, selon les chefs de leurs mouvements.