Veolia Environnement Maroc, est toujours dans l'expectative trois semaines après avoir été mise en demeure par le Conseil de concurrence du Royaume pour se conformer à son injonction. C'était soit s'aligner sur la décision d'autorisation de l'opération de concentration économique, ou revenir à l'état antérieur à la concentration et ce, dans un délai maximum de trente jours. Pour l'heure rien de nouveau sous le soleil, c'est dans bouche close n'entre mouche. L'affaire remonte à l'OPA que Veolia avait réussie sur son rival Suez, dont il détient plus de 86% depuis janvier 2022. Cette opération était conditionnée, toutefois, à l'autorisation de nombreuses autorités de la concurrence à travers le monde où les deux entreprises étaient présentes dont le Maroc où Suez y est installée depuis plus d'un siècle, d'où l'intervention du Conseil de concurrence . Le 30 septembre 2021, le Conseil de la concurrence du Royaume autorisait « la société à acquérir le contrôle exclusif de la société Suez S.A. avec une cession concomitante de certaines activités et actifs de cette dernière, dont la société marocaine Lydec ». Les fonds Meridiam et GIP, et la Caisse des dépôts et consignations, destinés à reprendre à Veolia les activités françaises du groupe Suez sont les nouveaux proprios si l'on peut dire (début 2022). La Lydec, filiale du groupe français Suez et opérateur de services publics qui gère la distribution d'eau et d'électricité, la collecte des eaux usées et pluviales et l'éclairage public de la région du Grand Casablanca devient leur bien. Veolia se soulageant au passage au profit de sa filiale d'environ 200 millions d'euros histoire de la valoriser. Aussi, conformément aux dispositions de l'article 33 de la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence telle que modifiée et complétée, le Conseil de la concurrence marocain, siégeant en collège, a tenu le 26 septembre 2023 une séance pour examiner et statuer sur le dossier relatif au respect par la société « Veolia Environnement S.A. » de sa décision n° 101/D/2021 en date du 30 septembre 2021. Veolia, faut-il le rappeler, avait en charge la gestion de l'assainissement dans les villes de Tanger et Rabat. Sa filiale la Lydec s'occupait plutôt de l'eau et de l'électricité à Casablanca. Cela dit, le Conseil la concurrence du Royaume avait autorisé cette dernière (Veolia) à acquérir le contrôle exclusif de la société « Suez S.A » avec une cession concomitante de certaines activités et actifs de cette dernière, dont justement la société marocaine « Lydec », à ce consortium d'investisseurs précité. Après délibérations, le Conseil rendait la décision n° 175/D/2023 en date du 26 septembre 2023, où il reproche à « Veolia Environnement S.A » de ne pas avoir respecté les termes de sa décision d'autorisation n° 101/D/2021, précitée, et d'avoir réalisé une nouvelle opération de concentration économique non autorisée, d'où l'injonction et son délai de 30 jours. Pour Veolia, ce délai apparait très court pour pouvoir arriver à céder dans le temps imparti une société dont le chiffre d'affaires approche les 800 millions d'euros. L'épée de Damoclès dans l'affaire étant qui si elle ne trouve point acquéreur, elle serait contrainte de payer une amende qui peut représenter jusqu'à 5 % du chiffre d'affaires concerné. Bigre ! Mais qu'à cela ne tienne, du côté d'Antoine Frérot, PDG de Veolia, et Louis Schweitzer, administrateur de longue date de Veolia on se veut serein. La vente de Lydec prend effectivement beaucoup de temps, mais on assure qu'elle est toujours programmée d'autant plus que Lydec n'est plus intégrée dans Veolia. De son côté, Suez qui lorgne toujours son ancienne cession ou son ex-filiale, n'a pas encore pipé mot quant à cela.