Quand Adidas avait exprimé son « profond respect au peuple et aux artisans du Maroc » et avait dit « regretter la controverse entourant l'affaire née d'un maillot de l'équipe nationale de football d'Algérie arborant des symboles du patrimoine culturel marocain » on avait cru que le sujet pointant l'appropriation indue de symboles du « patrimoine culturel marocain » à d'autres, était définitivement clos. Le ministère marocain de la jeunesse et de la Culture et l'équipementier allemand avaient alors enterré le conflit et l'on pensait que le dossier était mis aux oubliettes après un tollé dans les médias et réseaux sociaux qu'avait provoqué cette affaire d'appropriation culturelle. Que nenni tout ça ! Ce coup-ci, on a pris presque les mêmes et on a remis ça, avec un autre équipementier sportif allemand, Puma en l'occurrence et un club algérien le MC Alger. Puma l'entreprise sportive qui fournit des équipements à plusieurs équipes sportives dans le monde dont des sélections dont les Lions de l'Atlas. Puma a donc, conçu un maillot avec les mêmes motifs « zellige », céramique caractéristique de l'art décoratif traditionnel marocain et patrimoine incontestable du savoir-faire ancestral de l'artisanat du Royaume et ce bien avant que l'Algérie n'existe en tant qu'entité, à un club de la capitale algérienne le Mouloudia Club d'Alger (MCA). Ce dernier et l'équipementier Puma ont, d'un commun accord, décidé de réactiver le contrat qui lie les deux parties. Mais pas que, au passage l'international algérien Youcef Belaïli a enfin trouvé preneur en signant un contrat de deux ans avec le MC Alger. Il devient ainsi le joueur le mieux rémunéré de l'histoire du championnat algérien avec un salaire mensuel de 2,2 milliards de centimes. Et c'est avec ce maillot aux motifs de Zellige marocain qu'il s'est pris en photo pour annoncer sa venue au club algérois. On l'imagine aisément cette signature fait jaser en Algérie et provoque une vive polémique. En effet, nombreux sont les amateurs de football algériens qui la dénoncent la qualifiant de « honteuse » et de « contraire à la morale ». Lorsqu'il jouait à Ajaccio en France il touchait trois fois moins que cela. Le MCA, c'est un secret de polichinelle, est détenu en majorité par Sonatrach et donc, c'est de l'argent public qui va servir à payer ces émoluments astronomiques. Indignés, nombre d'Algériens s'insurgent contre ce gaspillage de l'argent public, par Sonatrach interposée. Si pour cette raison on est en rogne en Algérie, au Maroc ce sont les photos et images de Youcef Belaïli qui ne passent absolument pas. En effet, sur Instagram et Twitter (X), le footballeur qui cherchait désespérément preneur, s'affiche sur le compte du MCA avec un maillot blanc arborant les motifs du zellige marocain en rouge et vert comme le drapeau marocain ou comme pour faire allusion au drapeau algérien et signifier que ces motifs seraient algériens. Pire, Puma a attribué ce nouveau maillot du MC Alger alors que ce design a été élaboré spécialement pour le club de Fès en 2022. Il s'agit donc d'une copie pure et simple que l'équipementier allemand vient de revendre à un club algérien, sans penser une seconde aux répercussions qui l'attendent. Un peu comme pour narguer l'assistance, des images sur les réseaux sociaux le montre également jouer avec son fils où tous deux portent le même maillot. Ces écarts qui touchent à notre souveraineté culturelle et sportives doivent interpeller les institutions marocaines concernées, le ministère de la jeunesse et de la culture en l'occurrence, le ministère de l'Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports et la Fédération Royale Marocaine du Football (FRMF) afin de remettre de l'ordre dans cette histoire une bonne fois pour toutes, quitte à porter l'affaire en justice pour que cela fasse jurisprudence à l'avenir et empêche tout autre club algérien de s'approprier un héritage culturel marocain. Les motifs utilisés sont une priorité marocaine pour la bonne raison qu'ils sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication se doit de ne ménager aucun effort pour défendre le patrimoine marocain dans le monde et dénoncer de telles pratiques. Le ministère de Mehdi Bensaïd se doit de s'engager dans d'autres voies que celle de la conciliation adoptée avec Adidas et qui n'a pas dissuadé Puma de commettre la même erreur. Quant à la FRMF elle a tout simplement été poignardée dans le dos par un partenaire auquel elle avait confié entièrement son image. Il faudra apprendre à Puma le respect dès lors que l'on a choisi son partenaire. Les coups bas ne sont plus permis. La tutelle du Sport, doit aussi s'immiscer avec plus de fermeté face à de telles dérives, il en va du dossier de la Coupe du Monde dans lequel s'est engagé le Royaume.