La Garde civile espagnole vient de démanteler un réseau criminel spécialisé dans la falsification de documents destinés aux migrants en situation irrégulière pour voyager des îles Canaries vers l'Espagne ou vers d'autres pays de l'Union européenne. Dans le cadre de l'opération dite « Sortie 23 », sept personnes ont été arrêtées, dont cinq à Murcie, une à Valence et une à Huelva, soupçonnées d'appartenir à une organisation criminelle contre les droits des étrangers, de falsification de documents officiels, incitation des mineurs à quitter leur domicile et détention de migrants. Selon le communiqué de la Garde civile espagnole, les détenus ont profité de la vulnérabilité des migrants récemment arrivés aux îles Canaries par bateau, y compris des citoyens marocains, leur offrant de faux papiers leur permettant de poursuivre leur traversée vers d'autres régions d'Espagne ou d'autres pays européens, principalement l'Italie, en échange d'une somme d'argent importante. Les enquêteurs ont perquisitionné trois adresses, dans lesquelles de nombreux documents, passeports appartenant à des tiers, argent et téléphones portables, entre autres effets, ont été saisis. Le chef de l'organisation, qui était chargé de répartir les tâches et d'assumer les plus importantes, a été arrêté alors qu'il s'apprêtait à faciliter, grâce à l'utilisation de documents illégaux, le départ de deux mineurs de Valence vers l'Italie, annonce la même source. Quant aux détails, la Garde civile espagnole fait savoir que l'organisation a recruté des migrants d'origine maghrébine, principalement des mineurs, arrivés sur les îles par bateau, pour ensuite les détenir dans un lieu avant le voyage, le temps qu'ils préparent les faux papiers et toutes les infrastructures nécessaires à leur départ. Une fois obtenus, ils ont été emmenés dans les différents aéroports canariens, en leur fournissant les indications nécessaires pour ne pas être détectés. La plupart du temps, des passants du réseau les accompagnaient pendant le voyage aérien, assurant ainsi le retour de des documents. « Les connexions de cette organisation avec des réseaux criminels basés au Maroc et dans d'autres États de l'Union européenne ont été constantes, offrant parmi leurs services le fret maritime du Maroc aux îles Canaries pour les migrants qui se trouvaient sur le continent africain« , précise le communiqué. Ils ont également offert toute procédure liée à la régularisation de la situation juridique des étrangers qui se trouvaient irrégulièrement en Espagne, par des méthodes frauduleuses, explique la Garde civile espagnole. Elle estime que cette organisation a organisé plus de 100 départs depuis les îles, un nombre élevé de ceux qui ont utilisé leurs services avec un faux passeport ou au nom de tiers ayant été arrêtés lors de l'enquête. Les bénéfices obtenus dépassent les 100.000 euros.