Ce mercredi matin, deux avions de la Royal Air Maroc en provenance du Soudan, transportant plus de 290 citoyens marocains qui ont été évacués de Khartoum via Port Soudan, ont atterri à l'aéroport Mohammed V à Casablanca-Nouaceur. Pour la plupart, ces Marocains rapatriés de l'enfer de Khartoum, où font rage des affrontements meurtriers entre l'Armée soudanaise et les Forces de soutien rapide, en particulier et du Soudan en général sont des femmes et enfants. L'évacuation des Marocains du Soudan vient en application des hautes instructions du Roi Mohammed VI pour assurer le rapatriement des ressortissants marocains de ce pays dans les meilleures conditions. Aussi et conformément à ces hautes instructions royales, les services de l'ambassade du Royaume au Soudan ont, organisé une caravane terrestre à partir de la capitale Khartoum à destination de la ville de Port-Soudan. Plus de 200 ressortissants marocains établis au Soudan ou dont la présence dans ce pays a coïncidé avec cette conjoncture intérieure difficile sont arrivés lundi soir en toute sécurité à la ville Port-Soudan pour être rapatriés au Maroc. C'est donc vers onze heures ce mercredi matin (10h55), que le premier Boeing avec à son bord 136 passagers s'est posé sur le territoire national avant d'être rejoint par un second avion transportant 157 passagers, en tout début d'après-midi. Aussi dès l'arrivée de nos compatriotes les autorités marocaines se sont employées à les acheminer jusqu'à leurs domiciles via des bus touristiques désignés à cet effet. Les rapatriés ont été alors dirigés vers différentes villes et régions du Royaume Ouarzazate, Settat, Fès, Meknès, Kenitra, Beni Mellal, El Jadida, Marrakech, Berrechid, Mohammedia, Casablanca... Le périple des ressortissants marocains évacués du Soudan vers leur patrie a été c'est le cas de le dire un vrai parcours du combattant. Ils ont dû quitter leurs domiciles en abandonnant parfois des biens précieux. A Khartoum ils ont dû braver les dangers des bombes et des balles avant d'atteindre un point fixé par l'ambassade du Maroc à Khartoum. Nawal, originaire de la région de Kalaat Sraghna une des femmes marocaines évacuées, en compagnie de trois de ses enfants, raconte le fléau qu'elle a vécu. Sa maison est située au cœur du champ de bataille à Khartoum qui met aux prises les deux belligérants en conflit au Soudan. Dans son entretien avec Hespress, elle a déclaré que « Nous étions au milieu des bombardements, et nous avons vécu des jours difficiles, sans eau ni électricité, sans communication avec nos familles en réfléchissant à comment échapper à cet enfer« . Elle a indiqué que l'initiative de plusieurs pays d'évacuer leurs citoyens et le retard des autorités marocaines à annoncer une mesure similaire a inquiété au début les Marocains du Soudan. Mais la peur s'est rapidement dissipée après l'annonce royale. La joie a été encore plus grande car elle ne s'est pas limitée qu'à la nouvelle de l'évacuation, mais de la présence d'avions civils pour les rapatrier au Maroc contrairement aux citoyens d'autres pays qui ont utilisé des avions militaires pour évacuer des femmes et des enfants. L'intervention royale pour surmonter ces conditions dangereuses a été ressentie comme un signe divin par les Marocains au Soudan, qu'il s'agisse de ceux qui en revenaient ou de leurs proches ici-même dans le Royaume. Ils n'ont eu de cesse de remercier le Roi Mohammed VI pour ses hautes instructions ainsi que l'intervention des autorités qui les ont appliquées pour les sauver d'une guerre atroce.