Interpellée sur la réforme du système de retraite, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a fait savoir mardi, que le gouvernement est déterminé à amender cette structure en concertation avec tous les partenaires, notant qu'il n'existe pas de solutions faciles. Répondant aux questions des conseillers lors de la séance plénière hebdomadaire des questions orales, Nadia Fettah Alaoui a relevé que « le système de retraite était déjà sur la table des gouvernements précédents pendant des années, et les mesures prises n'ont pas permis d'aboutir à une solution". La ministre de l'Economie et des Finances a notamment souligné que les trois caisses concernées par la réforme connaissent un déficit technique, ce qui fait que les différentes parties à la concertation s'accordent sur la nécessité de traiter ce dossier. Elle précise que la méthodologie de travail a été déterminée lors du premier round de dialogue social avec le les syndicats les plus représentatifs et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) qui ont reçu les différentes données, dont les statistiques contenues dans une étude conduite par son département. « Nous sommes prêts à vous fournir les chiffres et les données« , a-t-elle dit, ajoutant qu'une réunion est prévue ce mois-ci pour mettre à jour les statistiques sur lesquelles l'étude était basée et qui remontent aux années 2018 et 2019. Concernant le dialogue, la ministre a indiqué que celui-ci reprendra avec les différents partenaires à partir du mois prochain pour se mettre d'accord sur les éventuelles solutions, assurer la continuité et la pérennité des équilibres financiers, et préserver les droits des salariés et des retraités, et ce dans la perspective de clore ce dossier d'ici l'été ou septembre prochain, faisant remarquer que la question de l'âge et les cotisations feront certainement partie de la discussion. D'un autre côté, les syndicalistes ont clairement exprimé leur rejet de la décision gouvernementale de relever l'âge de la retraite à 65 ans, et le secrétaire générale de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, l'a bien affirmé. Dans une déclaration à Hespress, Moukharik a confié que l'Union marocaine du travail « refuse de relever l'âge de la retraite à 65 ans, et rejette également l'augmentation en termes de prélèvements étant donné que ça va affecter le pouvoir d'achat« . Il ajoute que le syndicat « refuse également la réduction des pensions de retraite, déjà faibles, qui ne garantissent pas au retraité une vie digne, puisqu'il se retrouve lui-même à mendier devant l'entreprise pour laquelle il travaillait« . Par ailleurs, le syndicaliste a dévoilé que l'Union marocaine du travail n'avait reçu aucune invitation de la part du gouvernement pour l'organisation de cette réunion et discuter de la réforme des retraites ou autre. « Dans tous les dossiers et sur tous les sujets, qu'il s'agisse de la loi restrictive sur la grève, des fonds dits de retraite ou de la modification du Code du travail, nous avons des prises de position et des suggestions« , dit-il. Moukharik tient à rappeler que le syndicat n'existe pas pour créer des « blocages » mais pour « construire des relations professionnelles de haut niveau« .