Un trader surnommé « le Sultan des pièces » a été exécuté mercredi par l'Iran pour avoir organisé un important trafic d'or, à hauteur de centaines de millions de dollars, profitant d'une hausse de la demande des Iraniens effrayés par la crise de la monnaie nationale, a indiqué l'agence Mizan. Les accusés Vahid Mazloomin et son complice Mohammad Esmail Ghassemi ont été reconnus coupables de « corruption sur terre », le plus grave chef d'accusation en Iran, pour « avoir formé et géré un réseau visant à déstabiliser l'économie », selon l'agence en ligne, spécialisée dans les affaires judiciaires. Cette année, l'Iran a souffert d'un net ralentissement économique dû au retrait en mai des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien de 2015 ainsi que du rétablissement de sanctions unilatérales contre Téhéran. De nombreux Iraniens se sont empressés de sécuriser leurs épargnes en achetant des devises étrangères et des métaux précieux, précipitant la dévalorisation du rial de près de 70 % face au dollar et le quadruplement du prix des pièces d'or. Les forces de police ont indiqué que Mazloomin, arrêté en juillet dernier, avait à cette date « amassé au moins deux tonnes de pièces d'or ». Les transactions de son réseau sont estimées à des centaines de millions de dollars. « Ce réseau tentaculaire a déstabilisé l'économie par ses achats, ses ventes et sa contrebande de devises étrangères et pièces d'or », a indiqué l'agence Mizan. Mazloomin et Ghassemi avaient été condamnés le 26 septembre et la peine de mort à leur encontre a été maintenue par la Cour suprême le 21 octobre. Un autre co-accusé, Hamid Bagheri-Dermani, a également été condamné à la peine de mort pour « corruption » en première instance. Il doit être jugé en appel devant la Cour suprême.