Selon les prévisions du gouvernement espagnol et du secteur agricole, les premières saisonnières marocaines, avec un contrat d'origine, seront au nombre de 4.000 à se rendre dans la province de Huelva pour y cueillir des fraises dans les champs en ce mois de janvier. En effet, les gouvernements espagnol et marocain avaient convenu d'étendre la contractualisation à la source, en la portant à 15.350 contrats pouvant finalement être exécutés lors de cet exercice. Ce chiffre représente une augmentation de 5.000 personnes de plus que ce qui était initialement envisagé. Il équivaut aux valeurs pré-pandémiques et répond aux affirmations que le secteur a faites ces dernières semaines sur la nécessité d'augmenter le quota. x Publicité Le nombre de cueilleuses devant varier à plus ou moins de ce chiffre selon l'appel lancé par les entreprises, et le besoin en travailleuses. La décision a été adoptée en décembre dernier lors de la réunion de coordination de l'Accord sur la migration circulaire qui s'est tenue à Tanger en présence du directeur général des migrations, Santiago Yerga, ainsi que des représentants du gouvernement marocain et des organisations professionnelles Asaja, Freshuelva, UPA et la Fédération des coopératives andalouses et l'Association des producteurs d'agrumes (ACPH) et Freson de Palos. Dès le début de cette semaine donc, les travailleuses marocaines arriveront progressivement, indique le site agricole valenciafruits.com, afin de participer à la campagne de récolte des fruits rouges, notamment celle des fraises. Pour ce faire, la sous-délégation gouvernementale à Huelva a préparé les visas pour amener les premières travailleuses. Dans un premier temps, ce sont celles qui ont déjà été à Huelva dans le cadre de la migration circulaire, lors d'au moins une campagne de récolte. Il est dit également que tout était prêt pour les accueillir et que les premiers bateaux commenceront à arriver dès cette semaine. Comme les années passées, elles arriveront du Maroc au port d'Algésiras (Cadix) et de là, elles seront transférées dans les différentes fermes de la province de Huelva où elles seront installées avant de commencer le travail. Le secteur des fraises en Espagne emploie, bon an mal an, près d'une centaine de milliers de personnes annuellement, réparties entre travailleurs étrangers et espagnols. Le nombre de femmes marocaines qui se rendent dans la province de Huelva pour travailler dans les champs de fraises, a connu une hausse remarquable. Elles sont passées de 2.000 en 2016 à 19.179 en 2020. Pour la campagne actuelle, si hausse il y a, elle interviendra suite à la demande des propriétaires des fermes en Espagne de plus en plus pressante. Ces groupes de travailleuses marocaines, sont placées sous la supervision du ministère du Travail, de l'immigration et de la sécurité sociale espagnol. A noter que que la démarche de la gestion collective des contrats d'origine (GECCO) a été autorisée par la direction générale des migrations du gouvernement espagnol, au vu de la pénurie de la main d'oeuvre que connait l'Espagne, et plus généralement l'Europe. Cette gestion collective du recrutement à la source représente un outil fondamental pour garantir le bon fonctionnement de cette campagne agricole, dont la récolte nécessite le recrutement d'un volume important de main-d'oeuvre, précisément lors la période de pic. En effet, le marché de travail espagnol n'offre pas assez de personnel intéressé permettant la couverture des besoins du secteur agricole, tel qu'il est le cas pour la majorité des pays européens. L'option de gestion collective a été réglementée en Espagne en décembre 2021 en raison de la baisse de l'effectif, surtout avec l'avènement du Covid, et stipule que, lorsque des difficultés se présentent en termes de couverture et satisfaction des besoins en main-d'œuvre d'un secteur sur le marché du travail national, des quotas de travailleurs étrangers peuvent être gérés en coordination avec les pays avec lesquels l'Espagne a signé des accords de régulation et d'organisation des flux migratoires. Il a en ce sens été procédé au recrutement de travailleurs du Maroc et du Honduras pour assurer la récolte des fraises et des fruits rouges.