Le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement préliminaire et des Sports a annoncé des chiffres édifiants concernant le niveau scolaire des élèves. Jeudi, le ministre Chakib Benmoussa a décliné en conférence de presse, la nouvelle feuille de route de la réforme du système éducatif 2022-2026 qui s'attaquera à la qualité de l'enseignement avec un budget jamais vu. Près de 77% des élèves du primaire sont incapables de lire un texte en arabe de 80 mots, a révélé le ministère et 70% ne savent pas lire un texte en français composé d'à peine 15 mots. Voici le constat amer auquel le système éducatif marocain est confronté au même moment où les enseignants contractuels se plaignaient de ne pas avoir le statut de fonctionnaire et au même moment où des manifestations massives ont dénoncé le nouveau seuil (de 30 ans, ndlr) pour le recrutement de professeurs des écoles. Au niveau des écoliers du niveau 5ème primaire, les chiffres du ministre de l'Éducation nationale, ajoutent que 87 % des élèves sont incapables de terminer une division simple. De même, les chiffres du décrochage scolaire restent toujours très hauts, atteignant 53% au collège pour baisser à 24% au lycée. Présentant ces chiffres, le ministre a également expliqué la nouvelle stratégie pour l'enseignement au Maroc qui s'articule autour de 12 engagement pris d'ici 2026 pour réformer le secteur de l'éducation. Dans cette nouvelle feuille de route qui doit créer une meilleure école publique pour tous, et qui a été discutée avec plus de 100.000 personnes dont enseignants, familles d'élèves, et écoles, Chakib Benmoussa prévoit un travail sur plusieurs niveaux. L'approche vise à agir sur 3 éléments phares du système éducatif, à savoir des élèves satisfaits qui maitrisent des compétences de base, des enseignants valorisés et une école accueillante. Entres autres, le ministre s'est fixé l'objectif de réduire d'un tiers le taux de décrochage scolaire, de doubler le nombre d'élèves du primaire maîtrisant les fondamentaux et de doubler le nombre des élèves ayant des activités parascolaires. Des évaluations objectives seront réalisées chaque année pour connaitre l'impact de ces mesures.