Le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri et le président du Conseil de la concurrence, Ahmed Rahhou soulignent l'importance de la concertation entre le domaine bancaire et financier, les régulateurs et les autorités pour maitriser les risques de la transformation digitale. Intervenant dans le cadre de la conférence internationale sur la transformation digitale organisée à Marrakech qui a discuté des enjeux de la régulation et de la compétitivité, les deux responsables marocains ont évoqué les avantages et défis représentés par les changements rapides dans le monde du digital et leur impact sur les particulier et les Etats. Selon Ahmed Rahhou, la révolution numérique « pose des problématiques nouvelles et change les règles du jeu » pace qu'elle change la nature des acteurs et la nature des marché, la captation de la valeur ajoutée et même « la notion classique qu'on connaît de client fournisseur, puisque les grandes plateformes internationales et les services autour du numérique sont ce qu'on appelle des services multi face ». Le chef de l'autorité de concurrence a indiqué qu'aujourd'hui « un certain nombre de grands ensembles économiques comme l'Union européenne ou comme de grands pays comme les Etats-Unis d'Amérique et d'autres, ont commencé à réguler ces éléments », expliquant que cela exige une régulation particulière parce qu'elle touche des plateformes qui ne sont pas présentes forcément au niveau national, mais qui ont un caractère transfrontière et transnational. Le Maroc, « dans cette révolution qu'il subit, qu'il accompagne, qu'il utilise, qui génère de la richesse (...) a tout un rôle à jouer », a-t-il indiqué en ajoutant qu'il faut néanmoins accompagner aussi le cadre réglementaire et préparer les acteurs afin d'avancer « dans le même sens » et « être capables de capter une bonne partie de cette création de richesses ». De son côté, Abdellatif Jouahri, a estimé que ce sujet est une « problématique d'intérêt commun pour le Conseil de la concurrence et confirme l'importance des passerelles de communication et de concertation », notamment avec Bank Al-Maghrib. « Les autorités publiques reconnaissent les énormes apports de ces évolutions en matière de création de nouvelles opportunités d'emploi, de confort, de produits et services personnalisés, de réduction des délais et des coûts et de simplification des liens sociaux », a-t-il affirmé en parlant de cette transformation digitale. Estimant que de nombreuses caractéristiques du modèle économique des plateformes numériques ne soient pas nouvelles, il a ajouté que « leur combinaison associée aux cycles du changement et à la portée mondiale de certains acteurs du marché constitue un défi pour les régulateurs et les acteurs de la concurrence et les autorités de la concurrence ». Les décideurs et les responsables des politiques de la concurrence, a poursuivi le Wali de Bank Al-Maghrib, sont « amenés à tenir compte de ces diverses considérations pour maîtriser les risques de la digitalisation sans compromettre les avantages qu'ils peuvent apporter des contenus locaux d'évolution rapide de la technologie ». Reconnaissant que l'introduction de ces services innovants stimulent la concurrence et favorise une plus grande diversité de l'offre et une réduction des coûts au bénéfice du consommateur, Abdellatif Jouahri, a souligné qu'il existe toutefois des risques liés notamment à la stabilité financière, à la protection des consommateurs, au blanchiment des capitaux, au financement du terrorisme ou encore à la cybersécurité à l'échelle internationale.