Plus de deux semaines après l'adoption du projet de maintien de l'heure d'été en hiver, une synthèse de l'étude d'impact de l'Etat sur le changement de l'heure légale a été rendue publique. Qu'est-ce qu'elle nous apprend ? Cette étude révèle que plusieurs facteurs ont présidé à la prise de cette décision, notamment les troubles engendrés par l'heure biologique e le rende et l'impact économique. Elle révèle également que 3 scénarii se présentent pour la gestion de ce changement. Troubles : Selon l'étude, la cause principale de ces troubles réside dans le fait de changer de fuseau horaire quatre fois par an. 77% des Marocains consultés ont affirmé que les changements répétitifs d'horaire leur causent des troubles de sommeil, alors que 70% ont déploré perdre 1 à 2 heures de sommeil à chaque changement, essentiellement lors de la première semaine. L'étude en conclut que les quatre changements qui interviennent au cours de l'année peuvent engendrer des troubles hormonaux et sont déconseillés par les médecins. A cet égard les témoignages de plusieurs spécialistes sont cités. Dans le même ordre d'idées, l'étude avance que le rendement des citoyens se trouve également impacté, en ce sens que 57% des entreprises sondées affirment avoir relevé des baisses de rendement de leurs employés lors des premiers jours consécutifs aux changements d'horaire. Impact économique Contrairement aux arguments avancés en termes d'insécurité, l'étude met en avant un sentiment de sécurité le soir engendré chez les personnes après le passage à l'heure d'été. Elle souligne également avoir relevé chez les citoyens consultés la naissance d'un sentiment d'insécurité pour la période matinale en raison de l'obscurité qui règne toujours à leur réveil. En axant ses recherches sur les méfaits du changement d'heure, l'étude assure qu'il (changement ndlr) serait une cause des accidents de la circulation, faisant savoir que ces accidents ont augmenté de 10% au moment du passage à un nouveau fuseau en 2008. Pour ce qui est du rendement économique, l'étude a montré que le pays a bénéficié de l'heure supplémentaire dans la journée, notamment en termes de commerce extérieur. Concernant le gain énergétique, constamment mis en avant par le chef du gouvernement, l'étude affirme que le Maroc réalise réellement des économiques en énergie, de même que ce changement d'heure a un impact positif sur l'environnement. Les scénarii possibles L'étude révèle que l'Exécutif n'a pas bien géré cette affaire de changement d'horaire et n'a pas opté pour le meilleur scénario. Les schémas proposés étaient les suivants : 1. GMT tout au long de l'année 2. GMT+1 tout au long de l'année 3. Changement d'horaire (GMT et GMT+1) Les auteurs de l'étude ont écarté le scénario du changement répétitif d'horaires (3) en vigueur depuis l'adoption de l'heure d'été, et qui implique 4 changements par an (rejeté par 68% des sondés) et opté pour un horaire fixe tout au long de l'année. Le gouvernement, lui, a opté pour le GMT+1 tout au long de l'année compte tenu de l'impact économique positif et des intérêts communs avec l'Union européenne. Selon le ministère de la réforme administrative et de la fonction publique, l'étude d'impact a été menée par des spécialistes en matière d'économie, de statistiques, de sondage d'opinion, d'évaluation d'impact et de gestion des projets, outre des experts en consultation. Mesures d'accompagnement: Les auteurs de l'étude ont proposé au gouvernement de mettre en place des mesures d'accompagnement pour l'application de GMT+1: – réviser le cadre juridique encadrant l'heure légale; – communiquer autour du nouvel horaire avant et après son adoption; – informer les acteurs opérant dans les domaines du transport public et des NTIC; – soumettre la nouvelle heure légale à une évaluation périodique durant toute l'année; – adopter de nouveaux horaires scolaires adaptés, en veillant à éviter les répercussions négatives sur l'horloge biologique, la concentration et la productivité. – Mener des concertations avec les syndicats et la CGEM pour une meilleure adaptation des horaires de travail dans le secteur privé.