La Déclaration d'Alger a ponctué les travaux du 31e sommet des chefs d'Etat arabes qui ont pris fin ce mercredi 2 novembre. Elle met l'accent, sur la centralité de la question palestinienne et le soutien inconditionnel aux droits inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à la liberté, à l'autodétermination et à l'établissement d'un État palestinien indépendant jouissant d'une pleine souveraineté. Elle insiste sur l'importance de poursuivre les efforts pour protéger la ville d'Al-Qods occupée et ses sacralités et à la défendre face aux tentatives inacceptables et condamnables d'occupation visant à altérer sa composition démographique, son identité arabo-islamique et chrétienne et son statut historique et juridique, saluant, en ce sens, le rôle du Comité Al-Qods et de l'Agence Bayt Mal Al-Qods dans la défense de la Ville sainte et le soutien à la résistance de ses habitants. La sécurité nationale des Etats arabes que ce soit sur le plan économique, alimentaire, énergétique, hydrique et environnemental... a fait également l'objet d'un consensus des délégations présentes. Par ailleurs, la Déclaration rejette toute forme d'ingérence dans les affaires internes des pays arabes. Concernant la crise en Libye, la Déclaration exprime la solidarité des Etats arabes avec le peuple libyen et le soutien aux efforts pour arriver à une solution libyco-libyenne et organiser des élections le plus tôt possible. Le Sommet arabe a clairement souligné, l'importance de l'accord libyen, signé en 2015 à Skhirat, en tant que cadre général pour la résolution politique de la crise libyenne, ainsi que celle de la réunion du Président de la Chambre des représentants libyenne et le Président du Haut Conseil d'État libyen pour trouver une issue à l'impasse constitutionnelle et impulser une nouvelle dynamique au dialogue politique inter-libyen. Mustapha Tossa, journaliste et politologue basé à Paris, a survolé pour Hespress.fr cet évènement. « La question à se poser c'est pourquoi plus d'une dizaine de Chefs d'Etat des plus prestigieux et des plus influents du monde arabe n'ont pas fait le déplacement. La réponse est claire, c'est la mauvaise gestion de l'Algérie, erreurs diplomatiques et discourtoisie politique à des fins d'agenda ce qui a poussé ces hautes personnalités à ne pas y assister et chacune pour ses propres raisons ». Mustapha Tossa s'est félicité de la présence d'invités de marque comme le SG de l'ONU António Guterres ou le Président de l'Union Africaine et Président du Sénégal, Macky Sall, mais il a déploré qu'une autre organisation régionale l'Union du Maghreb Arabe (UMA) en l'occurrence, n'ait pas été représentée à ce Sommet par son Secrétaire général Taïeb Baccouche, ce qui reflète la désorganisation pleine et parfaite de ce sommet arabe. Puis, notre interlocuteur passe à la question Palestinienne dont l'Algérie se veut être seule défenderesse. « Pour en revenir à l'Histoire des Sommets arabes, La Palestine a toujours été la cause principale de ces réunions et a toujours été en tête des questions à l'ordre du jour ». Pour le politologue spécialiste du Maghreb et du monde arabe, « Il n'y a rien eu de nouveau lors de ce sommet. La Déclaration d'Alger concernant la Palestine se réfère à l'initiative saoudienne du sommet de Beyrouth. Mais sur le lexique diplomatique et politique, il n'y a rien eu de nouveau comparativement aux autres sommets qui ont traité ce sujet ». De ce sommet d'Alger, poursuivra-t-il, « ce à quoi l'on pouvait s'attendre c'est à des diagnostics clairs, voire sévères, quant à ce que le monde arabe traverse actuellement. Par contre, on ne pouvait pas s'attendre à des solutions communes des pays arabes tout simplement parce que les Grands qui décident ne sont pas là. Et secundo pour avoir une solution, importante, efficace, immédiate il faut qu'il y ait unanimité, or, c'est là, toujours du domaine du rêve pour le moment ». Et Mustapha Tossa d'étayer ses dires : « En effet, chaque pays vient avec son propre agenda pour défendre ses intérêts. Si l'on prend pour exemple, la question de l'eau, comment voulez-vous qu'il y ait consensus entre l'Egypte et l'Algérie quand chacune souque de son côté. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, l'un des deux seuls Chefs d'Etat influents à être présents à Alger (avec le cheikh Tamim ben Hamad Al Thani du Qatar), mène un bras de fer vital avec l'Ethiopie (barrage de la renaissance ou Nahda). Alger, ce n'est pas un secret, défend le projet éthiopien en appuyant Addis-Abeba et surtout en militant contre les intérêts égyptiens. Mais ce n'est malheureusement pas le seul exemple de discorde dans le monde arabe. C'est pour cela qu'il n'y a pas eu de résultats concrets ou historiques ou d'accélération notoire de l'histoire qui soit sortie de ce sommet d'Alger ». Au prochain sommet peut-être, en l'occurrence en Arabie Saoudite qui accueillera la 32ème édition.