Accusée d'avoir soustrait 14,5 millions d'euros au fisc espagnol entre 2012 et 2014, la star colombienne Shakira va être jugée pour fraude fiscale, ont annoncé mardi les autorités judiciaires espagnoles. La date de ce procès qui se tiendra devant le tribunal provincial de Barcelone (nord-est de l'Espagne) doit encore être fixée. Clamant son innocence, Shakira, 45 ans, avait fait savoir fin juillet qu'elle refusait de sceller un accord avec le parquet, disant préférer la tenue d'un procès à cette procédure de plaider-coupable. Le parquet avait indiqué quelques jours plus tard qu'il demanderait une peine de plus de huit ans de prison et une amende de près de 24 millions d'euros contre l'interprète des hits « Hips don't lie », « Waka Waka » ou « Loca ». Selon l'accusation, Shakira vivait en Espagne depuis 2011, année où sa relation avec le footballeur du FC Barcelone Gerard Piqué a été rendue publique, mais avait maintenu sa résidence fiscale aux îles Bahamas, considérées comme un paradis fiscal, jusqu'en 2015. Le couple, qui a deux enfants, a annoncé sa séparation en juin. La défense de Shakira affirme pour sa part que jusqu'en 2014, ses revenus provenaient principalement de ses tournées internationales ou de sa participation à l'émission « The Voice » aux Etats-Unis et qu'elle ne vivait pas plus de six mois par an en Espagne, condition requise pour établir sa résidence fiscale dans le pays. La star a fait en outre valoir qu'elle avait déjà versé 17,2 millions d'euros au fisc espagnol et qu'elle n'avait donc plus aucune dette à son égard. « Je ne dois rien » au fisc « Ces accusations sont fausses », a martelé Shakira la semaine dernière dans une interview accordée au magazine ELLE, assurant qu'elle était à cette époque en tournée la majeure partie de l'année et ne pouvait donc pas être considérée comme résidente fiscale en Espagne. « Les autorités fiscales ont vu que j'étais en couple avec un citoyen espagnol et ont commencé à saliver. Il est clair qu'ils voulaient cet argent sans se soucier de comment ils allaient le faire », a-t-elle ajouté. « Je ne dois rien » au fisc « et je suis certaine d'avoir suffisamment de preuves pour soutenir mon dossier et faire en sorte que la justice se prononce en ma faveur », a encore dit la chanteuse, pour qui aller au procès « est une question de principe ». Le nom de Shakira figure par ailleurs parmi ceux cités dans les Pandora Papers, une vaste enquête publiée fin 2021 par le Consortium international des journalistes d'investigation, accusant plusieurs centaines de personnalités d'avoir dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d'évasion fiscale.