L'Afrique du Sud est l'un des pays phares de trafic d'espèces sauvages, des espèces animales pourtant protégées sont prises pour cibles par les réseaux de braconniers, a indiqué vendredi le Fonds mondial pour la nature (WWF). Selon, Carmen Warmenhove, spécialiste de la conservation des espèces en voie de disparition au sein du WWF, à cause de ce phénomène, la croissance économique durable est menacée et d'énormes revenus sont perdus par le pays. La criminalité liée aux espèces sauvages, notamment en ce qui concerne les gros animaux comme les rhinocéros, a un impact énorme sur l'écotourisme, a-t-elle indiqué, exhortant les autorités sud-africaines à adopter une approche plus efficiente en matière de conservation de la faune. L'Afrique du Sud est considérée comme une source et un point de transit pour le commerce illégal des produits de la faune, notamment les cornes de rhinocéros, les ormeaux, les pangolins et l'ivoire. Le pays abrite près de 80% des rhinocéros de la planète, est frappé de plein fouet par les réseaux de braconnages qui continuent de décimer cette espèce en voie d'extinction. Selon les chiffres officiels, plus de 450 rhinocéros ont été tués par des braconniers en 2021 et 394 rhinocéros en 2020. La contrebande d'espèces sauvages est devenu la quatrième entreprise criminelle au monde, après la drogue, le trafic d'êtres humains et la contrefaçon, a indiqué la spécialiste. « Il existe un commerce illégal d'espèces sauvages important et rentable, mais comme il est mené en secret, personne ne peut donner des chiffres précis sur sa valeur réelle », a-t-elle poursuivi. La ministre sud-africaine des Forêts, de la Pêche et de l'Environnement, Barbara Creecy, a révélé récemment qu'un total de 259 rhinocéros ont été braconnés pour leurs cornes dans ce pays d'Afrique australe durant le 1er semestre 2022, soit 10 de plus par rapport à la même période de l'année dernière. De son côté, Frances Craige, directrice en chef de l'application des lois au sein du département des Forêts, de la pêche et de l'environnement, a souligné que les espèces sauvages jouent un rôle essentiel dans le maintien d'écosystèmes équilibrés et durables, comme elles constituent une attraction touristique majeure dans le pays. « La criminalité liée aux espèces sauvages détruit la biodiversité en menaçant des animaux en danger critique d'extinction. Elle détruit la biodiversité, épuise les ressources, perturbe le tourisme, diminue les moyens de subsistance et déstabilise la durabilité », a-t-elle indiqué