L'Ukraine a dénoncé un traitement « de seconde zone » de la part de certains pays européens par rapport à sa demande d'adhésion à l'Union européenne. Le pays pousse pour être admis au sein de l'UE de toute urgence. Dans un tweet, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba, a dénoncé une « ambiguïté stratégique » exercée par certaines « capitales européennes » suite à la demande d'adhésion de l'Ukraine. « L'ambiguïté stratégique sur la perspective européenne de l'Ukraine pratiquée par certaines capitales de l'UE au cours des dernières années a échoué et doit cesser », a-t-il affirmé sur Twitter. Le ministre a également dénoncé un « traitement de seconde zone » qui « blesse les Ukrainiens », surtout en ce moment difficile qu'ils traversent. Les deux dirigeants du couple leader européen, l'Allemagne et la France, ont émis des réserves quant à ce sujet. Début mai, le président français Emmanuel Macron avait déclaré à l'occasion du jour de l'Europe, était déjà « membre de cœur de notre union ». Mais il a rappelé que le processus d'adhésion était long et fastidieux. Ce parcours « prendrait plusieurs années, en vérité plusieurs décennies », avait concédé le chef de l'Etat en ajoutant qu'il serait possible de créer en parallèle une « organisation européenne nouvelle ». Mercredi, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré à ce sujet qu'il était contre un « raccourci » octroyé à l'Ukraine pour devenir membre aussi rapidement en rappelant que cela pénaliserait d'autres pays. « Le fait qu'il n'y ait pas de raccourci sur la voie de l'adhésion à l'UE (de l'Ukraine) est un impératif d'équité envers les six pays des Balkans occidentaux » qui souhaitent de longue date rejoindre le bloc européen, a souligné M. Scholz lors d'un discours devant les députés du Bundestag. Le président français « Emmanuel Macron a raison de souligner que le processus d'adhésion n'est pas une affaire de quelques mois ou de quelques années », a-t-il ajouté. L'Ukraine avait d'abord milité pour être admise rapidement au sein de l'Alliance atlantique (Otan) afin d'assurer une plus ample protection contre toute opération militaire lancée par la Russie. Mais cette demande a été refusée, notamment à cause de l'impératif imposé par un accord entre l'Otan et la Russie. Kiev a ensuite milité pour l'obtention d'armes lourdes dans toutes les capitales occidentales, et ses demandes ont été satisfaites. Mais une fois de plus, le président ukrainien a poussé plus loin le seuil de ses demandes. Mercredi, le président ukrainien avait déclaré que l'Europe ne « peut pas nous garder à distance », et son ministre des Affaires Etrangères avait appuyé cette déclaration en indiquant qu'il était important de réserver cette place à l'UE à l'Ukraine.