La ministre allemande des AE, Annalena Baerbock, a demandé mardi à Moscou de «retirer ses troupes» de la frontière ukrainienne, alors que Kiev a exigé une réunion urgente avec la Russie et les autres pays de l'OSCE. La ministre allemande des affaires étrangères, Annalena Baerbock, a demandé mardi à Moscou de «retirer ses troupes» de la frontière avec l'Ukraine, estimant que «la situation peut dégénérer à tout moment» alors que le chancelier Olaf Scholz est attendu à Moscou. «La situation est particulièrement dangereuse et peut dégénérer à tout moment», a estimé Mme Baerbock dans un communiqué, imputant «la responsabilité d'une désescalade à la Russie à laquelle il revient à Moscou de retirer ses troupes». «L'UE et l'Otan sont unies derrière l'Ukraine» et «nous devons utiliser toutes les opportunités de dialogue pour atteindre une solution pacifique », a-t-elle déclaré avant de se rendre à Madrid pour une réunion avec son homologue espagnol José Manuel Albares. Par ailleurs, l'Ukraine a exigé une réunion urgente avec la Russie et les autres pays de l'OSCE, accusant Moscou de ne pas partager d'informations sur les déplacements massifs de troupes russes près de la frontière ukrainienne, au coeur d'une grave crise. Dans un communiqué diffusé dimanche soir, le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, a affirmé que la Russie avait ignoré une requête de Kiev concernant le Document de Vienne, un texte de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE) qui promeut des mesures de transparence entre les forces armées de ses 57 pays membres, dont font également partie les Etats-Unis. «Nous passons à l'étape suivante. L'Ukraine convoque une réunion avec la Russie et tous les Etats membres (de l'OSCE) sous 48 heures pour évoquer le renforcement et les déplacements des troupes russes le long de notre frontière et en Crimée occupée», a déclaré M. Kouleba. L'hypothèse d'une invasion se renforce Cela dit et malgré les échanges diplomatiques de ces derniers jours, l'hypothèse d'un conflit se renforce, selon les Etats-Unis. Près de 100.000 soldats russes sont massés aux frontières ukrainiennes, le plus «grand déploiement depuis la guerre froide», selon l'OTAN. De nombreux Etats ont appelé leurs ressortissants à quitter l'Ukraine au plus vite, laissant présager le pire. C'est une possibilité, peut-être plus réelle que jamais, que la Russie décide de procéder à une action militaire. Les Etats-Unis martèlent que la voie diplomatique reste ouverte, tout en répétant qu'une invasion pourrait être imminente, selon Ned Price, porte-parole du département des Etats-Unis :»C'est une possibilité, peut-être plus réelle que jamais, que la Russie décide de procéder à une action militaire. Avec de nouvelles forces russes continuant d'arriver à la frontière et organisées tout autour de l'Ukraine, une invasion peut débuter à tout moment. Pendant ce temps, nous essayons de parvenir à une solution diplomatique». Mardi 15 février, le Chancelier allemand Olaf Scholz est arrivé à Moscou pour persuader le président russe Vladimir Poutine, de renoncer à une action militaire. Prolonger et élargir le dialogue Une rencontre qui survient après sa visite à Kiev hier, où il a apporté son soutien au Président ukrainien :»Nous sommes prêts à avoir un dialogue sérieux avec la Russie sur les questions de sécurité européenne. L'OTAN et les Etats-Unis ont fait des propositions à Moscou, que nous soutenons. Nous attendons maintenant une réaction et une réponse de la Russie». Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont proposé de prolonger et d'élargir le dialogue. Le maître du Kremlin semble penser que la diplomatie est loin d'avoir épuisé toutes les possibilités de compromis. Les pourparlers «ne peuvent pas se poursuivre indéfiniment, mais je suggérerais de les poursuivre et de les élargir à ce stade», a ainsi déclaré Serguei Lavrov, notant que Washington a proposé de discuter de limites aux déploiements de missiles en Europe, de restrictions aux exercices militaires et d'autres mesures de confiance. Moscou veut des garanties que l'OTAN ne permettra pas à l'Ukraine et à d'autres anciens pays soviétiques de devenir membres. Elle souhaite également que l'Alliance mette fin aux déploiements d'armes en Ukraine et retire ses forces d'Europe orientale. Le chef de la diplomatie russe a déclaré que les possibilités de pourparlers «sont loin d'être épuisées» Moscou insatisfaite de la réponse US sur les garanties de sécurité Le chef de la diplomatie russe a déclaré, lors d'une réunion avec Vladimir Poutine, que la réponse des Etats-Unis aux principales propositions russes sur la sécurité était négative et que cela ne peut pas satisfaire Moscou. Les Etats-Unis ont répondu par la négative aux propositions clés de Moscou sur les garanties de sécurité en Europe, ce qui ne peut pas satisfaire la Russie, a déclaré ce lundi 14 février le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov lors d'une réunion avec le Président Poutine. «Ils nous ont envoyé des réponses: celles des Etats- Unis et de l'Alliance de l'Atlantique nord. Nous les avons soigneusement étudiées avec nos collègues au niveau interdépartemental. Nous sommes principalement intéressés par la réponse des Etats-Unis, car tout le monde comprend qui joue le rôle principal dans la résolution de ces problèmes dans le camp occidental», a indiqué M. Lavrov. Il s'agit notamment des propositions sur le non-élargissement de l'Otan, le non-déploiement d'armes de frappe et sur le retour à la configuration militaire et politique en Europe aux positions de 1997.»Bien sûr, cela ne peut pas nous satisfaire», a ajouté le ministre. Vladimir Poutine a qualifié d'»interminable et de très dangereuse» l'expansion de l'Otan vers l'est aux dépens des Républiques post-soviétiques, dont l'Ukraine. Ce lundi, il a également rencontré le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou pour examiner les résultats des exercices militaires russo-biélorusses.