Quelques heures après l'annonce de Paris, Moscou ne compte pas accepter la proposition française pour un sommet entre les présidents américain Joe Biden et russe Vladimir Poutine. Le Kremlin a jugé trop hâtive cette réunion, sans toutefois fermer la porter complètement. Alors que le dossier ukrainien continue d'inquiéter dans le monde, et fait planer le spectre d'une nouvelle « guerre mondiale », le Russie ne semble pas vouloir abandonner la pression exercée sur les Occidentaux. Lundi, seulement quelques heures après l'annonce dans la nuit de dimanche d'un sommet Poutine-Biden par la présidence française, le Kremlin a opéré un rétropédalage en jugeant une rencontre dans le cadre d'un sommet comme trop « prématuré ». « Parler de plans concrets d'organisation de sommets est prématuré », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Le responsable a néanmoins estimé que le dialogue n'est pas rompu et qu'il pouvait continuer par téléphone. Biden et Poutine ont toujours la possibilité « quand c'est nécessaire » de se parler « au téléphone ou d'une autre manière », a ajouté Peskov, affirmant que pour le moment, « il y a une entente sur le fait de devoir continuer le dialogue au niveau des ministres » des Affaires étrangères, seulement. Avec cette sortie, le représentant russe, présente le message par lequel la Russie donne une dimension de moindre importance à cette crise russo-ukrainienne pourtant très redouté par les Occidentaux. La Russie ne veut pas baisser la pression tant qu'elle n'a pas obtenu de garanties sur des points importants pour « sa sécurité », à savoir une promesse que l'Ukraine ne rentrera jamais au sein de l'Alliance atlantique nord (OTAN) et exige également le retrait de l'Alliance d'Europe de l'Est. Les Occidentaux, de leur côté, refusent catégoriquement de céder au chantage russe, d'autant plus que Moscou a envoyé et installé des troupes de 150.000 soldats aux frontières ukrainiennes. Cette annonce du Kremlin lundi, vient mettre en échec les efforts du président français Emmanuel Macron qui cherchait à désamorcer les tensions autour de l'Ukraine et éviter une invasion du pays par l Russie comme le scénario de 2014 avec l'annexion de la Crimée. Le président Emmanuel Macron qui s'est imposé en médiateur entre la partie russe et les Occidentaux, a discuté deux fois avec le président russe Vladimir Poutine qui doit tenir un conseil de défense lundi. Il a par ailleurs parlé avec le président américain Joe Biden. Jeudi, une rencontre des chefs des diplomaties russe et américaine, Sergueï Lavrov et Antony Blinken, est prévue pour discuter du dossier. En dépit de l'absence de volonté de la part de la Russie d'organiser un sommet Poutine-Biden, le Kremlin reconnait que la situation est « tendue » et « inquiétante ».