Très engagé dans la production d'énergies solaire et éolienne, le Royaume a fait également de l'hydrogène vert un de ses objectifs en cette matière des plus prometteuses à l'horizon 2030. Le Maroc pourrait alors charrier le podium de l'export de l'hydrogène vert, ou plus vulgairement pétrole vert au côté de pays comme les Etats-Unis, le Chili, l'Arabie Saoudite ou encore l'Australie qui se sont fixés comme but de développer également cette filière susceptible de décarboner des secteurs clés comme le transport ou l'industrie industrie dévoreuse d'énergie et qui devrait faire de l'ombre au gaz naturel. Cela étant, dans un rapport dédié au marché mondial de l'hydrogène vert «Géopolitique de la transformation énergétique: le facteur hydrogène», l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) classe le Maroc parmi les cinq pays les mieux placés qui seront à même d'être les principaux producteurs d'hydrogène propre en raison de sa capacité à remplacer les combustibles fossiles, particulièrement polluants. L'IRENA estime que d'ici 2050, l'utilisation de l'hydrogène pourrait atteindre jusqu'à 12 % de la consommation mondiale d'énergie. Cette énergie bas carbone devrait également, selon IRENA, modifier le paysage de la géographie du commerce énergétique. Poussé par les facteurs climatiques qui bouleversent la planète, et leurs impacts sur l'environnement, nonobstant la hausse des prix d'énergies fossiles, autant de raisons qui poussent les consommateurs à explorer de nouvelles alternatives, notamment l'hydrogène vert», est-il expliqué dans le document. Le Maroc s'est doté d'une feuille de route ambitieuse en matière d'hydrogène vert s'y était inscrit parmi les premiers. Le rapport indique que le Maroc a peaufiné un environnement réglementaire favorable à son développement. Notre pays envisage un marché local de l'hydrogène d'ici 2030, si l'on se fie au document, de 4 térawattheures (TWh) et un marché à l'export de 10 TWh qui, cumulés, nécessiteraient la construction de 6 GW de nouvelles capacités renouvelables et soutenir la création de plus de 15.000 emplois indirects. Des atouts qui font que le Royaume est de plus en plus considéré en matière de partenariat par les puissances mondiales et particulièrement celles d'Europe qui envisagent l'approvisionnement en hydrogène à partir de notre pays de par sa proximité géographique à l'image de l'Allemagne. L'hydrogène vert est produit à partir d'électricité renouvelable (éolienne et solaire) par un processus d'électrolyse de l'eau (un procédé qui décompose l'eau en dioxygène et d'hydrogène gazeux). Il se distingue de l'hydrogène «gris», qui est produit à partir de sources d'énergie fossiles. Pour rappel, le Royaume, grâce à l'IRESEN et ses partenaires, œuvre pour compter dans le futur parmi les pays producteurs et exportateurs de pétrole vert. Plusieurs projets de recherche sont en cours de développement, pour ne citer que les petits électrolyseurs à Benguerir ainsi que la grande plateforme de recherche, appelée « Cluster Green H2A», en cours de déploiement avec l'Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). D'ailleurs, ce sont ces genres d'actions qui ont eu pour effets d'initier la signature entre le Maroc et l'Agence internationale des énergies renouvelables (IRENA) de l'accord de partenariat stratégique. Ce dernier permet de renforcer la collaboration entre les deux partenaires ainsi que de promouvoir conjointement l'hydrogène vert, à travers le développement technologique et l'étude des perspectives de marché, l'élaboration des modèles de coopération public-privé. De nouvelles chaînes de valeur ont fait leur apparition à travers la création d'emplois au niveau national et les enseignements tirés pour l'ensemble de la région. Le Royaume, fait partie des pays susceptibles de produire de l'hydrogène vert à faible coût, estime l'agence internationale, en capitalisant sur le potentiel considérable en énergies renouvelables, particulièrement solaire et éolienne, dont il dispose. « Les pays disposant d'une abondance d'énergie renouvelable à faible coût pourraient devenir des producteurs d'hydrogène vert, avec des conséquences géoéconomiques et géopolitiques proportionnelles » dit encore le rapport. Aussi, à cet égard, Maroc devrait passer du statut d'importateur net d'énergie à celui d'exportateur, grâce au développement de l'hydrogène vert. Des accords bilatéraux entre Etats fournisseurs et Etats importateurs vont donc se multiplier à l'avenir, contribuant à redessiner la carte de la géopolitique énergétique, telle que nous la connaissons actuellement. « Les pays qui réussissent à devenir de grands exportateurs d'hydrogène vert et de carburants dérivés devraient également gagner en importance géostratégique », résume l'IRENA dans son rapport. En septembre dernier, le cabinet McKinsey avait estimé dans un rapport que le Maroc pourrait capter jusqu'à 4% de la demande mondiale en molécules vertes. Une trentaine de pays et régions dont le Royaume ont pour objectif de contribuer à l'émergence de l'hydrogène vert compétitive et de se positionner comme hub régional leader dans l'export de cette énergie bas carbone et de ses dérivées. Ils se sont projetés vers ces perspectives et s'activement énergiquement, on va dire. D'ici 2030, estime l'Agence internationale, 30 % de l'hydrogène devrait faire l'objet d'un commerce transfrontalier, effaçant petit-à-petit celui actuel du gaz naturel.