Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, a affirmé qu'il n'y avait plus de crise diplomatique avec le Maroc. Les deux pays sont en froid depuis le printemps dernier lorsque le gouvernement de Pedro Sanchez a accueilli illégalement et avec un faux passeport diplomatique, le chef de la milice séparatiste sahraouie, Brahim Ghali, poursuivi par la justice espagnole pour « génocide ». Le chef de la diplomatie espagnole appelé à la rescousse pour tenter de sauver la situation avec le Maroc après la crise provoquée par Arancha Laya Gonzales qui occupait le poste avant lui tente toujours de réparer les dégâts. « Je suis heureux qu'il n'y ait pas de crise avec le Maroc en ce moment, mais je ne suis pas satisfait, je veux une relation à la hauteur du 21e siècle », a déclaré le ministre lors de sa comparution devant la commission des Affaires étrangères du Sénat, selon des propos rapportés par l'agence de presse espagnole EFE. Alors que la crise semble toujours perdurer, surtout du côté marocain, et que l'Espagne est attendue pour clarifier ses intentions sur le dossier du Sahara après ses manœuvres avec l'Algérie et ce complot pour accueillir Brahim Ghali, le ministre espagnol a essayé de rassurer les Espagnols. Pour prouver que le stade de la crise a été dépassé, Albares a affirmé avoir des contacts réguliers avec son homologue Nasser Bourita, même si les deux hommes ne se sont pas rencontrés et que des visites devaient être prévues entre les deux pays. A ce titre, il a estimé que le coronavirus a compliqué la situation, rendant les choses plus difficiles pour les visites en personne. Et d'expliquer que l'Espagne était de nouveau invitée aux cérémonies officielles, ce qui témoigne du réchauffement des relations. Une « nouvelle » relation entre le Maroc et l'Espagne « Nous souhaitons reconstruire une relation digne du 21e siècle, cela se fera petit à petit », a déclaré le chef de la diplomatie espagnole, laissant planer le doute sur les implications de cette nouvelle forme de relation entre les deux pays voisins, et qui pourrait aller dans le sens d'une position plus claire sur le Sahara, sans doute pour montrer que l'Espagne ne soutient pas Alger et les séparatistes du polisario. « Nous voulons tous aller vers la relation de voisinage idéale, et le Maroc veut ça aussi », a-t-il assuré, en indiquant qu'il faut se baser sur le discours du Roi Mohammed VI d'août dernier dans lequel il a parlé du dialogue entre les deux parties, pour en être convaincu. Et d'insister que la crise est « derrière nous », elle « est passée et maintenant nous devons construire une relation de voisinage, qui est complexe », a-t-il expliqué, notant la difficulté de la tâche. Il estime également que « cela prendra du temps ». Le gouvernement de Pedro Sanchez veut construire une « nouvelle » relation « plus renforcée » avec le Maroc, a déclaré le ministre. Pourtant, l'exécutif espagnol n'a montré, officiellement, aucune volonté de renforcer cette relation ou de faire taire la crise. Au contraire, des mouvements pour compromettre le Maroc ont été tentés du côté de Pedro Sanchez justement et d'Arancha Laya Gonzales, notamment en tentant vainement des contacts avec les Etats-Unis, et d'autres réussis avec l'Algérie. Enfin, l'Espagne comptait aussi sur le soutien de l'Allemagne pour maintenir la pression sur le Maroc avec cette double crise diplomatique ouverte avec deux pays européens. Sauf que le gouvernement espagnol a été surpris de la position du nouveau gouvernement d'Olaf Scholz qui a rapidement changé de ton avec le Maroc dès sa prise de fonctions.