L'Arabie Saoudite ne devrait pas couper son flux de pétrole en cas de sanctions internationales liées à l'affaire de Jamal Khashoggi, selon le directeur de l'Agence internationale de l'Energie (AIE) et le ministre saoudien de l'Energie. En prévision des représailles des grandes puissances à cause du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, disparu après un rendez-vous au consulat de son pays en Turquie, la possibilité d'un contre poids saoudien sur le pétrole a été largement évoquée. Mais selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), l'Arabie Saoudite ne devrait pas couper son approvisionnement en pétrole dans le cas de sanctions internationales en relation avec l'Affaire Khashoggi. Fatih Birol, de l'AIE, a déclaré en ce sens en marge d'une conférence au Japon qu'il ne pensait pas à cette possibilité sans éloigner les « grandes inquiétudes » du marché notamment à cause d'un appauvrissement de l'offre conjointe à une augmentation de la demande. Le ministre saoudien de l'Energie a, par ailleurs, confirmé les prévisions de l'AIE en notant que « cet incident passera ». « L'Arabie saoudite est un pays tout à fait responsable. Pendant des décennies, nous avons utilisé notre politique pétrolière comme un outil économique responsable et l'avons isolée de la politique. (...) Si les prix du pétrole montaient trop, cela ralentirait l'économie mondiale et déclencherait une récession mondiale. (...) Nous travaillons à stabiliser les marchés mondiaux et à faciliter la croissance économique mondiale », a déclaré Khaled al-Faleh. Selon le patron de l'AIE, les prix du pétrole devraient augmenter plus que la normale à cause de la conjoncture actuelle, « cela intervient, comme toujours lorsque l'économie mondiale va mal » a-t-il expliqué, tout en ajoutant que les producteurs et importateurs devraient s'armer de « bon sens » pour faire face aux mois « difficiles » à venir. Pourtant, actuellement avoisinant les 80 dollars, le prix du baril de pétrole reste en baisse après sept séances marquées par cette tendance. Le cours du Brent qui travaille une zone de support technique stagnerait dans la limite des 80 dollars, mais pourrait enregistrer un bon nettement supérieur vers les 86,32 dollars. Depuis deux semaines, l'affaire de la disparition du journaliste saoudien enflamme le monde. Donald Trump avait menacé Ryad de sanctions si son implication venait à être prouvée, des sanctions qui ont été rejetées par l'Arabie Saoudite. Néanmoins le début de la méfiance à l'égard du pouvoir saoudien déjà commencé à se ressentir quand de nombreuses personnalités du monde des affaires ainsi que des officiels ont annoncé l'annulation de leur déplacement à Ryad pour le Davos du Désert prévu à la fin du mois d'octobre.