Le bassin hydraulique de la Moulouya, en tant que zone frontalière, revêt une importance particulière pour le ministère de tutelle qui le considère comme prioritaire en matière de mobilisation des ressources hydriques, de protection contre les inondations et de construction de barrages, a affirmé, mercredi à Oujda, le ministre de l'Equipement et de l'eau, Nizar Baraka. Le ministre, qui présidait la réunion du Conseil d'administration (CA) de l'Agence du bassin hydraulique de la Moulouya (ABHM), a noté que cet intérêt porte aussi sur la construction des petits barrages et des retenues collinaires, dont le programme de réalisation sera lancé l'année prochaine, ajoutant que des partenariats seront également élaborés pour la protection et la rationalisation de l'exploitation des nappes phréatiques. Nizar Baraka a, en outre, salué la solidarité constatée entre les différentes provinces constituant ce bassin hydraulique en matière de gestion participative et intégrée des ressources en eau, conformément aux Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI et des recommandations du Nouveau modèle de développement. Ce constat se manifeste notamment dans la gestion des ressources destinées à couvrir les besoins en eau potable à Oujda, Saidia, Nador, Berkane, Driouch et Tourirt, a-t-il dit. Nizar Baraka a aussi fait savoir que l'ABHM s'attèle à l'élaboration de la version finale du projet du plan directeur d'aménagement intégré des ressources en eau, en concertation avec l'ensemble des intervenants, avant d'être soumis au Conseil du bassin hydraulique pour avis. Par ailleurs, le ministre a souligné que les ressources en eau du bassin de la Moulouya, qui font face à une demande croissante, se caractérisent par leur rareté et leur irrégularité, une réalité qui s'est confirmée durant l'année hydrologique 2020-2021, ayant enregistré un déficit significatif en précipitations par rapport à la moyenne annuelle. Ce déficit a atteint 36 pc dans le bassin de la Moulouya, ce qui a causé une baisse de 40 pc des apports en eau dans les barrages par rapport à la moyenne, a-t-il relevé. Pour faire face à cette situation, une série de réunions ont été tenues au niveau régional et central avec les autorités gouvernementales et l'ensemble des institutions publiques concernées, conduisant à la signature d'une convention de partenariat relative à la réalisation et le financement de mesures urgentes et structurelles, en vue de garantir l'alimentation en eau potable dans la région de l'Oriental. Le ministère de l'Equipement et de l'eau veillera à la mise en œuvre de cette convention, en procédant, entre autres, à l'accélération des travaux de construction des nouveaux barrages de Béni Azimane et Targa Ou Madi et de surélévation du barrage Mohammed V, à la programmation pour 2023 du barrage Sefsaf (province de Berkane) d'une capacité de 600 millions de m3, en plus de la réalisation du complexe hydraulique constitué des barrages Béni Mansour, Dar Mimoun et Bouhmed, a assuré Nizar Baraka. Il s'agit aussi de poursuivre les efforts d'exploration des nappes phréatiques, de mobiliser de nouvelles ressources pour répondre aux besoins en eau potable et d'apporter l'appui financier et technique nécessaire à l'ABHM pour réaliser les actions urgentes, a-t-il dit. La situation difficile que connait le bassin hydraulique de la Moulouya requiert, en plus de la réalisation de ces infrastructures et équipements, de maintenir une coordination continue entre les différents intervenants pour assurer la veille et le suivi et prendre les mesures adéquates afin d'économiser l'eau, lutter contre le gaspillage et agir par ordre de priorité pour répondre aux besoins en eau potable et en eau d'irrigation. Le CA de l'ABHM a approuvé, lors de sa réunion mercredi au titre de 2021, les comptes de l'Agence pour l'exercice 2020, ainsi que son programme d'action et son budget pour 2022.