L'envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies au Sahara marocain, Staffan de Mistura s'est adonné ces derniers temps à d'intenses activités diplomatiques. En effet, il y a de cela trois jours, de Mistura a rencontré le ministre des Affaires étrangères de l'Espagne, José Manuel Albares, en marge de la septième session de la Conférence des dialogues méditerranéens à Rome dans le cadre des rencontres avec les représentants du Groupe des amis du Sahara qui comprend l'Espagne, les États-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni. Le ministre espagnol Albares a offert vendredi « le plein soutien de l'Espagne » à l'envoyé du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara, Staffan de Mistura, pour « faciliter » la tâche qui lui a été confiée par l'Institution. Madrid qui, semble-t-il, a commencé à assouplir ses positions politiques a proposé de mettre un avion privé à la disposition de l'envoyé de l'ONU pour faciliter ses tournées dans la région. Dans le même contexte, l'Envoyé personnel des Nations Unies pour le Sahara a rencontré la vice-ministre italienne des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Marina Serini, qui a confirmé que « cette "réunion informelle 'était l'occasion d'appeler au renforcement du dialogue politique entre les acteurs impliqués dans ce conflit régional afin de réduire les tensions futures ». Mais Staffan de Mistura depuis sa nomination, en octobre dernier, n'a eu de cesse d'avoir des consultations politiques. Il s'est entretenu notamment avec plusieurs parties internationales au Conseil de sécurité de l'ONU, dont l'ambassadrice de Washington aux Nations Unies, Linda Thomas Greenfield, et la Représentante permanente des Émirats arabes unis auprès des Nations Unies, Mme Lana Zaki Nusseibeh. Ces activités on l'imagine s'inscrivent dans sa quête aux solutions du conflit dans le cadre de sa mission. Par ailleurs et fidèle à son tempérament Staffan de Mistura, reste toujours réticent à toute déclaration à la presse concernant le refus de l'Algérie, et du « polisario », de participer aux « tables rondes » à Genève. En attendant que de tels événements aient lieu, le nouvel envoyé du Secrétaire général de l'ONU devrait visiter le Sahara marocain afin de s'enquérir des avis, opinions et positions de la population sahraouie quant à la question de la souveraineté marocaine. Le Dr Yasmine Hasnaoui, Professeur en Sciences Politiques à l'Université américaine au Koweït, spécialiste des affaires en Afrique du Nord et de la résolution des conflits, a déclaré que « la rencontre tenue par l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies au Sahara marocain avec le ministre espagnol des Affaires étrangères fait partie des efforts de l'ONU pour trouver une solution politique consensuelle à ce conflit régional. Yasmine Hasnaoui a ajouté, dans sa déclaration à Hespress, que "la rencontre entre les deux partis ne faisait aucunement référence au projet référendaire qui a fait déborder la coupe des différends entre Madrid et Rabat ces dernières années, mais a plutôt indiqué le contraire, à savoir de soutenir les efforts des Nations Unies dans le cadre de la recherche d'une solution politique consensuelle au dossier. Le professeur de l'université américaine au Koweït, expert en relations internationales, a expliqué que 'l'Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara a également appelé à de nouvelles manières de mettre en œuvre le principe du multilatéralisme afin de mettre fin au conflit, ce qui est conforme à la proposition que le Maroc a toujours prôné, qui est d'impliquer l'Algérie dans les négociations, car le premier sens est le conflit artificiel. Le professeur de sciences politiques à l'American International University au Koweït a en outre confirmé que 'les démarches de Staffan de Mistura visent à engager des négociations politiques à Genève, mais je pense qu'elles ne reprendront pas maintenant, enfin, tant qu'il n'aura pas réussi à persuader l'Algérie d'assumer sa responsabilité devant la communauté internationale en participant aux tables rondes, ce qu'Alger refuse. Et la politologue a poursuivi en disant que 'plus de 37 résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU depuis 2007 n'ont jamais mentionné le mot référendum, étant donné que ces décisions indiquent expressément que l'Algérie est une partie concernée par cette question. Son jeu est dévoilé, et l'importance du rôle algérien est évidente dans ce dossier où Alger est entièrement impliquée'. Yasmine Hasnaoui a poursuivi en disant que 'La tâche de Staffan de Mistura sera difficile en raison du refus de l'Algérie, avec le polisario, d'assister aux réunions politiques directes, mais l'envoyé de l'ONU devrait intensifier les rencontres avec les parties concernées et non concernées par le conflit, notamment avec les parties internationales et le Conseil de sécurité de l'ONU'. L'experte internationale a conclu son intervention en soulignant que 'l'envoyé de l'ONU au Sahara marocain ne doit pas s'en remettre à l'Union africaine, ce que recherchent l'Algérie et le polisario, mais le dossier doit rester au Conseil de sécurité, car l'Union africaine n'a jamais accompagné les Nations unies dans la résolution du conflit.