Le ministère de la Santé a présenté ce mardi le Plan stratégique national (PSN) de lutte contre le Sida 2020-2023. Il en ressort que d'ici 2023, les nouvelles infections par le VIH au Maroc seront réduites de 50%, de même que la mortalité liée au VIH. Photo : Mounir Mehimdate Cette année 2021 marque les 20 ans de création du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. En deux décennies, des progrès remarquables dans la lutte contre le VIH ont été réalisés par le ministère de la Santé, ainsi que ses partenaires, à en croire les chiffres communiqués par ce département lors d'une conférence de presse à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre le Sida. «Depuis 2010, le Maroc a fait de grands progrès grâce à la stratégie nationale de lutte contre le sida qui lui a permis de se démarquer par rapport à la région MENA, puisque le nombre de nouvelles infections et de décès a diminué de 50%, grâce au travail qui a été fait, dont l'amélioration de l'accès au traitement, en particulier le traitement anti-rétroviral pour les personnes vivant avec le VIH», a déclaré à Hespress Fr, Dr. Kamal Alami, Directeur de l'ONUSIDA au Maroc. Photo : Mounir Mehimdate Ainsi, plus de 130 millions US ont été mobilisés par le Royaume pour la lutte contre la tuberculose, le VIH et le renforcement du système de santé ainsi que la Covid-19 à partir de 2003, tandis que 300 millions US ont été investis par le ministère de la Santé et ses partenaires, y compris le Fonds mondial, depuis le lancement du premier PSN en 2002, fait savoir le département de Khalid Ait Taleb qui souligne que plus de 50% des dépenses sont dédiées à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH. Les retombées de ces investissements ont ainsi eu un impact majeur au Maroc. Plus 27.000 vies ont été sauvées tandis que 52.000 nouvelles infections liées au VIH ont été évitées. Lutte contre le Sida : Ce que propose le ministère Dans son Plan stratégique national de lutte contre le Sida 2020-2023, le ministère de la Santé et de la Protection sociale présente une vision qui consiste à accélérer la riposte nationale au sida pour atteindre, d'ici 2030, zéro nouvelle infection au VIH, zéro décès lié au Sida et zéro discrimination. Photo : Mounir Mehimdate S'agissant des objectifs, le ministère de la Santé s'est fixé dans son PSN, la réduction des nouvelles infections par le VIH et les décès liés au Sida de 50% d'ici 2023, ainsi que la réduction de la discrimination des PVVIH (personnes vivant avec le VIH). Il est également question de renforcer l'accès à l'appui psychosocial ainsi que la gouvernance au niveau national, régional et local pour assurer l'accélération et la durabilité de la riposte. D'ici 2023, les cibles couvertes par les services du ministère représentent quelque 165.000 personnes des populations clés (PS, HSH, PID, migrants et détenus) couverts par la prévention combinée, en plus de 4.600 usagers de drogues couverts par le traitement de substitution à la méthadone, 1.200.000 personnes dépistées pour le VIH, dont 460.000 femmes enceintes en plus de 18.8000 personnes vivant avec le VIH sous traitement ARV. Pour la période 2020-2023, le ministère de la Santé a estimé le budget total pour la mise en oeuvre du plan à 511 millions de Dirhams. Dans les détails, la prévention de proximité représente 28% du budget, le dépistage et la prise en charge 54%, la lutte contre la discrimination et le respect du genre 3% et enfin la gouvernance de la riposte nationale 15%. La pandémie a eu des répercussions sur les patients Malheureusement, la pandémie du Covid-19 a eu des répercussions très importantes sur les services au niveau mondial, mais également au Maroc, a relevé Dr. Kamal Alami, qui a cité comme exemple l'accès au dépistage, le nombre de tests réalisés et l'accès à la prévention qui ont été affectés par les situations de confinement et toutes les restrictions qui ont été imposées dans le cadre du covid. Photo : Mounir Mehimdate Cela dit, « tous les efforts ont été déployés par tous les secteurs pour rattraper les choses et revenir à la situation antérieure pour pouvoir atteindre les objectifs qui ont été fixés au niveau mondial pour 2025, c'est-à-dire, les objectifs 95/95/95 pour que 95% des personnes vivantes avec le VIH, des populations les plus exposées aient accès au service», a-t-il noté. Interrogé sur le suivi psychique des patients vivant avec le VIH, Dr. Alami nous confié qu'un grand travail a été fait par le MS en partenariat avec la société civile à travers des programmes d'appuis et d'accompagnement psychosocial des PVVIH. «Il y a tout un travail qui a été fait pendant la période de confinement pour d'abord leur apporter un traitement et éviter qu'il y ait une rupture de stock. Ce travail a permis de consolider et de maintenir les personnes sous traitement pendant cette période et leur apporter également un appui psychologique et matériel pour dépasser cette crise covid. Tout cela fait parti de la stratégie nationale et que l'ONU Sida encourage et accompagne», a-t-il conclu. Pour sa part, Dr. Taoufik Abtal, Vice-président du CCM Maroc (Comité de Coordination Maroc), a confié à Hespress Fr que cela fait 20 ans que le Royaume s'est intégré grâce à l'appui financier du Fonds mondial pour lutter contre le Sida et la tuberculose. Photo : Mounir Mehimdate « On a pu réaliser des progrès et des avancés très encourageants dans le domaine, mais il y a toujours des défis à atteindre, principalement, l'éradication du sida et de la tuberculose d'ici 2030, qui est l'un des objectifs de développement durable (ODD). Le Maroc de son côté, va essayer d'atteindre cet objectif grâce à la contribution de tous », a-t-il dit.