Les enfants en situation de handicap sont toujours sous-représentés dans le milieu scolaire. Selon les derniers chiffres de l'Observatoire marocain de l'éducation inclusive (OMEI), le taux de scolarisation des enfants en situation de handicap s'élève à 55,1 %, alors que celui des personnes en situation de handicap ayant atteint l'enseignement supérieur ne dépasse pas 1,8 %. Malgré tous les efforts consentis pour l'intégration des enfants en situation de handicap dans le système éducatif, l'accès de ceux-ci à la scolarité reste très limité. "Le taux des personnes en situation de handicap sans éducation est de 66,1 %, avec une représentation féminine de 66,6 %", a précisé l'Observatoire à l'occasion d'une conférence organisée mercredi à Rabat sous le thème "Projet de l'éducation inclusive : progrès et défis". Selon le président de l'OMEI, Ahmed Houat, il est nécessaire "de braquer les projecteurs sur les aspects défaillants du secteur et sur les mécanismes à adopter pour les résoudre en vue de promouvoir les droits des personnes en situation de handicapé". En effet, l'éducation et l'enseignement se veulent être "l'épine dorsale" de l'inclusion, rappelle Houat qui met en avant les importantes avancées réalisées par le Maroc en matière législative par rapport à l'éducation inclusive des personnes en situation de handicap. Le représentant du ministère de la Solidarité, de l'insertion sociale et de la famille, Ibrahim Zerouki, a indiqué que le nombre de personnes bénéficiant des programmes de soutien a connu une augmentation de 257 %, passant de 4174 bénéficiaires en 2015 à 16.123 en 2020. "Le budget de soutien destiné aux associations œuvrant dans ce domaine a lui aussi augmenté de 298 %, passant de 44 millions de dirhams en 2015 à 169 millions de dirhams en 2020", a-t-il ajouté, notant que le nombre d'associations intervenant dans le secteur du handicap s'est également élargi, passant de 141 associations en 2015 à 352 en 2020. Partout dans le monde, les enfants handicapés se voient souvent refuser le droit à une éducation de qualité, inclusive et équitable. Pour permettre aux élèves en situation de handicap de bénéficier des mêmes opportunités que les autres élèves en termes d'accès à un apprentissage de qualité, le projet de loi de finances du gouvernement prévoit d'investir dans plusieurs programmes d'éducation inclusive, touché par un manque de financement conséquent. Un financement tardif menace la scolarisation des enfants en situation de handicap La situation financière d'un groupement d'institutions d'accueil et d'accompagnement d'enfants handicapés mentaux au Maroc s'est dégradée, en raison du retard dans le décaissement de l'aide financière apportée par la Fondation nationale de coopération à ces institutions, et de sa suspension depuis mai dernier. Les institutions d'accueil et d'accompagnement des enfants handicapés mentaux n'ont pas perçu leur cotisation financière, qui est supervisée par la Coopération nationale, fixée à un montant de mille dirhams par mois pour chaque enfant, ce qui représente un montant total d'environ 3,6 millions de dirhams. Ali Radouane, président de l'Association des parents et amis des enfants handicapés mentaux, a déclaré que les retards fréquents dans la remise des compensations financières par la Coopération nationale perturbent l'équilibre financier des institutions de prise en charge des enfants handicapés mentaux et les menacent de cesser d'accomplir leur mission. Le président de l'Association des parents et amis d'enfants handicapés mentaux a ajouté, dans une déclaration à Hespress, que « les montants restent insuffisants et ne couvrent pas le déficit financier constaté au niveau des charges d'exploitation ». Le porte-parole a regretté que 140 cadres éducatifs travaillant dans la prise en charge des enfants dans les institutions affiliées à l'Association des parents et amis des enfants handicapés mentaux à Maarif, Dar Bouazza et Ain al-Shaq n'aient pas reçu leurs salaires au cours des six derniers mois, et a estimé que cela « signifie mettre en danger l'avenir scolaire de cette catégorie d'enfants à risque ». Ali Radouane a expliqué que « les conventions pour cette aide financière sont conclues par coopération nationale avec les gestionnaires des établissements d'enseignement ciblés sans l'implication des associations de parents et amis d'enfants handicapés mentaux, ce qui provoque l'émergence de ces problèmes liés au retard de décaissement des fonds et leur insuffisance pour couvrir les frais de gestion ».