Le président tunisien Kais Saied a eu un entretien téléphonique samedi avec son homologue français Emmanuel Macron au cours duquel il a exprimé ses regrets face à la réduction annoncée par Paris des visas accordés aux Tunisiens, selon un communiqué officiel tunisien. « Le président regrette la décision de réduire le nombre de visas accordés aux Tunisiens qui souhaitent se déplacer en France », a indiqué la présidence tunisienne sur sa page Facebook. Selon la présidence à Tunis, lors de la conversation entre les deux chefs d'Etat, M. Macron a « déclaré que cette mesure pourrait être révisée ». Le président Saied lui a répondu que « la question de la migration irrégulière ne peut être abordée que sur la base d'une nouvelle vision », et que ce sera l'une des « priorités du nouveau gouvernement » tunisien, attendu d'un jour à l'autre. Paris a annoncé mardi la réduction du nombre de visas accordés aux ressortissants du Maroc, de l'Algérie et de la Tunisie, invoquant le « refus » de ces pays du Maghreb de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. Des visas à saveur électorale Les deux hommes ont également discuté de la tenue prévue les 20 et 21 novembre à Djerba (Tunisie) du sommet de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Ils ont « abordé les préparatifs en cours pour organiser le sommet » et « une série de questions qui seront traitées » lors d'une prochaine rencontre, à une date non précisée, entre M. Saied et la secrétaire générale de l'OIF, la Rwandaise Louise Mushikiwabo. M. Saied a souligné à l'adresse de M. Macron, « l'amélioration remarquable de la situation sanitaire en Tunisie », grâce, selon lui, aux « efforts du pays à l'international » et au « soutien des pays frères et amis, qui ont permis de maîtriser la pandémie de Covid-19 ». Après un pic de la contamination entre le 7 et 13 juillet avec plus de 3.000 cas par jour et plus de 100 décès, la Tunisie a connu ces dernières semaines un reflux marqué du nombre des malades et des morts dus au Covid qui a fait près de 25.000 morts dans le pays. Cette amélioration de la situation sanitaire est intervenue après l'accélération de la campagne de vaccination grâce aux dons envoyés par plusieurs pays. Près de 5 millions de personnes sur 12 millions d'habitants ont reçu la première dose du vaccin et 2,6 millions les deux doses. Le ministère de la Santé prévoit la vaccination complète de 60% de la population d'ici fin octobre. Notons que cette décision de réduction des visas accordées aux maghrébins s'inscrit dans un contexte électoral caractérisé par une montée de la phobie des migrants.