Commentant la nomination du nouvel envoyé spécial pour le Sahara Alexander Ivanko, le secrétaire général du Mouvement populaire (MP), Mohand Laenser, a considéré que « pour les Marocains la question du Sahara est déjà tranchée ». Deuxième invité de l'émission « La voie vers les élections de 2021 », lancée par le groupe Hespress pour accompagner la campagne électorale, le SG du MP, Mohand Laenser, est revenu en détails sur plusieurs questions d'ordre politique. Entre autres sujets importants, le SG a décortiqué le bilan du gouvernement sortant, celui des ministres du MP, la rupture des relations avec l'Algérie et aussi la nomination par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, du Russe Alexander Ivanko en tant que représentant spécial pour le Sahara et chef de la MINURSO. Se réjouissant de cette désignation, Laenser a assuré que « le Maroc a montré, comme il l'a toujours fait avec bonne foi, qu'il est prêt à interagir positivement avec tout ce qui est à même –je ne dirai pas de mettre fin à l'affaire– de sauver la face de l'autre partie pour ne pas dire des autres parties ». L'acceptation de la nomination du Russe Alexander Ivanko (supposé proche de l'Algérie Ndlr) en tant que représentant spécial pour le Sahara et chef de la MINURSO « prouve que le Maroc n'a pas de crainte concernant sa première cause nationale ». « Le fait que cet envoyé ait été nommé, après la vacance du poste pendant trois ans en raison du refus de l'Algérie et du Polisario parce qu'ils considéraient que les personnalités proposées par le SG des Nations Unies venaient de pays amis du Maroc, etc., prouve que le Royaume n'a pas de crainte concernant sa première cause nationale », a-t-il mis en avant en soulignant que « pour les Marocains cette affaire est déjà tranchée ». S'agissant de la rupture des relations diplomatiques décidée de manière unilatérale par l'Algérie, Laenser a souligné qu' » il s'agit d'une fuite en avant de l'Algérie devant les percées diplomatiques réalisées par le Maroc notamment avec de grandes puissances européennes et en Amérique ou encore sur le plan africain avec la multiplication des représentations diplomatiques ouvertes au Sahara ». « Tout cela n'a pas été du goût de l'Algérie qui a entrepris plusieurs contacts avec les pays européens afin de les convaincre de remettre la question sur la table du Conseil de sécurité et a repris avec les manœuvres qui nous ont créé des problèmes avec certains pays européens », a-t-il soutenu. Et d'ajouter : « Face à leur échec, ils ont pris cette position dans un double objectif qui comprend également l'évacuation des tensions politiques internes et l'exportation de la crise ». Cependant, le SG du MP n'a pas caché que « cela pose problème en matière d'exécution de la mission de l'envoyé spécial ». Car, affirme-t-il, « n'oublions pas que sa mission consiste à rassembler les parties sur la même table et reprendre le processus de négociation pour arriver à une solution ». « Cette position rend difficile de poursuivre ce processus, mais le problème est de l'autre côté, car c'est eux qui choisiront de sortir du tunnel dans lequel ils se sont engouffrés ou pas », a-t-il expliqué en appelant, d'autre part, à « ne pas accorder plus d'importance à cette rupture qu'il ne le faut ». Et ce, ajoute-t-il, « parce qu'il n'y avait quasiment pas de relations entre les deux pays depuis des années ». Le SG du parti de l'Epi a par ailleurs, défendu le bilan du gouvernement El Otmani expliquant que « les critiques qui le visaient étaient dues à la conjoncture dans laquelle il a travaillé, et que la dernière année et demie de son mandat a été marquée par la pandémie du coronavirus ». « En toute confiance, je dis que le gouvernement actuel ne sera pas pire que les précédents. Les circonstances dans lesquelles il est venu ont peut-être contribué aux critiques auxquelles il a été soumis », croit savoir le SG du MP. Laenser n'a cependant pas nié « l'absence d'une certaine harmonie entre les différentes composantes de la coalition sortante ». Dans ce sillage, il relevé l'existence d'un « grand problème », selon ses dires, au sein du gouvernement sortant, à savoir « l'individualisme qui était ambiant ». « Il y a un gros problème que certains ministres effectuent un travail individuel au sein du gouvernement, et lorsque le résultat du gouvernement est présenté, il est présenté comme le résultat de chaque secteur et non comme le résultat du gouvernement dans son ensemble », a-t-il soulevé. Au terme de son intervention, et à la surprise générale, il a relevé que l'option de rejoindre l'opposition demeure possible pour son parti considéré comme une formation gouvernementale depuis des décennies.