Le secrétaire général du PPS, Nabil Benabdallah, a riposté aux critiques acerbes adressées par le Chef du gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, au PPS lors de la séance de présentation du bilan du gouvernement. Le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS) n'apprécie pas les critiques du Chef du gouvernement adressées à son parti et le fait savoir. Tout en évitant de critiquer frontalement son ancien allié gouvernemental, le Parti de la justice et du développement (PJD), le SG du PPS a tiré à boulets rouges sur le Chef du gouvernement. S'exprimant lors de la séance de présentation du bilan du gouvernement, hier au parlement, Saad-Eddine El Othmani a, dans sa réponse aux critiques du groupe du PPS à la première chambre, rappelé le limogeage de trois ministres du PPS, dont Nabil Benabdallah qui occupait à l'époque le poste de ministre de l'Habitat, lors du « séisme politique » du 24 octobre 2017 intervenu à cause de l'échec du programme « Al Hoceima, ville phare de la Méditerranée ». La réaction de Benabdallah n'a pas tardé. Dans une vidéo publiée sur la page Facebook du PPS, il a déclaré que son parti a suivi avec « un grand étonnement » les déclarations d'El Othmani. Le point de discorde « Peut-être que l'intervention du groupe du parti a été dure, peut-être que cette intervention aurait dû mentionner que nous partageons également une partie de la responsabilité, et nous ne nous en dérobons pas », a-t-il soutenu avant de souligner que la différence entre le PJD et le PPS est que ce dernier n'a jamais dirigé le gouvernement. Exprimant sa surprise face à la réaction d'El Othmani, Benabdallah a considéré que « le ton critique a longtemps caractérisé le discours du PPS vis-à-vis de nombreux gouvernements précédents ». Selon lui, « cette critique s'accompagnait d'une solidarité gouvernementale ». « Nous n'avons jamais poignardé dans le dos un gouvernement auquel nous appartenons, nous avons toujours critiqué positivement dans afin d'améliorer la performance des gouvernements auxquels nous avons participé ». À propos des limogeages royaux évoqués par El Othmani, Benabdallah a estimé que « c'est irresponsable de la part du Chef du gouvernement d'autant plus qu'il connaît mieux que d'autres les raisons de ces révocations qui n'ont rien à voir avec les projets de la ville d'Al Hoceima». Benabdallah nostalgique de Benkirane « En fait, c'était le prix que nous avons payé pour notre alliance avec le PJD dans le gouvernement d'Abdalilah Benkirane, et nous en sommes fiers », a-t-il soutenu expliquant que la raison du départ de son parti du gouvernement est que celui-ci était « sans esprit réformiste » et versait dans les querelles politiciennes qui ont été pointées du doigt par le PPS. « Le bilan est celui de toutes les composantes du gouvernement et n'est pas uniquement celui du PJD », affirme Benabdellah en soulignant « l'adhésion de son parti à des relations amicales et solidaires avec le PJD ». « On ne peut pas effacer cela de notre mémoire (...), mais la grande différence est qu'avec le gouvernement Benkirane, nous ressentions de la chaleur et de la solidarité en échange de notre solide soutien. Ce qui n'a pas été le cas avec vous », a-t-il dit non sans amertume en s'adressant à El Othmani.