Le chef du gouvernement Saad Dine El Otmani est plus que partant pour un développement du haut et très haut débit d'internet (particulièrement dans les zones à forte activité économique ) qui est au premier rang des priorités définies dans le cadre de la note d'orientations générales pour le développement du secteur des télécommunications à l'horizon 2023. C'est en tout cas ce qu'il a laissé entendre alors qu'il présidait le Conseil d'administration de l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT). El Otmani a fait part de son aspiration que le secteur des télécommunications au Maroc soit l'un des principaux leviers pour combler la fracture numérique et réduire les inégalités sociales et spatiales. D'un autre côté, une équipe de consultants de SFR, filiale du groupe Altice, géant français de la téléphonie mobile est déployée depuis quelques mois au Maroc, afin d'explorer le marché des télécoms national. Altice est un groupe de télécoms et médias appartenant à Patrick Drahi son fondateur, qui est un Franco-israélien natif de Casablanca un 20 août 1963. Entre autres, Drahi possède la chaîne israélienne i24 News. Il doit sa fortune aux domaines de la communication et d'Internet parmi de nombreuses activités. Outre ces domaines, Patrick Drahi s'intéresse également aux médias, secteur dans lequel il investit aussi énormément. Il est propriétaire en plus de "I24 News", la célèbre chaîne d'information israélienne, de « BFM », « RMC », ainsi que les magazines Libération, qu'il a sauvé de la faillite, et L'Express. Forbes l'a classé en 2016 au 3ème rang des hommes les plus riches de France et a estimé sa richesse en 2018 à environ 7,1 milliards de dollars le classant sur sa liste des personnes les plus riches dans le monde. Mais Drahi, l'homme d'affaire « breton », qui au passage, a une disposition d'esprit adoptée par un éclectisme surtout dans ses investissements, ne s'adonne pas qu'aux médias. Il est également branché câble, comme câble ou fibre optique pour fournir les télévisions et internet..., d'ailleurs, dans son empire c'est l'âme de ses affaires. En cela, Patrick Drahi est présent en France, au Portugal, en Israël, aux Etats-Unis, au Royaume-Uni tout dernièrement et peut-être même, bientôt en son pays natal, le Maroc. En effet, il se murmure qu'Altice via sa filiale, SFR, est à la recherche de l'obtention d'une licence ou tout au moins d'une prise de participation dans un des opérateurs nationaux. Aussi, au regard de la sortie du chef du gouvernement Saad Dine El Otmani et des tractations de SFR, on est en droit de s'interroger, même si éventuellement, sur ce qui pourrait bien se tramer. En général notre El Otmani national n'est pas bavard pour rien et ce, même quand au bout il y a quelques fois des bévues. En a-t-il trop ou pas assez dit cette fois, au Conseil d'administration de l'ANRT ? Un proche avenir devrait tout dévoiler car rien ne se cache de nos jours. Toujours est-il, qu'en appelant « les acteurs et les intervenants à accorder une importance particulière aux services dédiés aux entreprises, compte tenu du potentiel de croissance de ce marché au Maroc, à même garantir des solutions innovantes, adaptées et de qualité » laisse présager une préparation du terrain. De plus en vantant « les équipement dont dispose le Royaume à même de satisfaire les besoins de la clientèle et des opérateurs de télécoms... », on ne voit pas que de paroles en l'air et tout laisse à penser que quelque chose se manigance de ce côté-ci, tant il est vrai qu'il est usage de dire que le calendrier et l'agenda ne sont pas du domaine du hasard. Ce remue-ménage des câbles, on va dire, s'il aboutit, devrait marquer le retour de SFR au Maroc. En effet la filiale d'Altice se démènerait à des fins d'utiliser le Maroc comme une plateforme pour l'Afrique. Altice, peut-on le rappeler, avait racheté le groupe de centres de contact Intelcia Maroc en 2018 et qui ô paradoxe a, entre autres clients, SFR. Cette dernière jusqu'en 2013, était une filiale de Vivendi qui détenait, tiens ! ô coïncidence, 53% de Maroc Telecom, une participation effacée depuis par un rachat de l'émirati Etisalat.