Réduisant la crise entre Rabat et Madrid à la seule présence de Brahim Ghali, et tentant de l' »européaniser » en instrumentalisant la question migratoire, l'Espagne ne cesse de manigancer et d'ameuter ses troupes au sein du Parlement européen (PE) pour tenter d'arracher un vote contre le Maroc. Cette attitude pour le moins « petite » est dénoncée au sein même du PE, dont certains membres n'ont pas hésité à l'exprimer haut et fort et à condamner cette conduite à l'égard d'un voisin et partenaire de longue date. En ce sens, l'Eurodéputé Tomáš Zdechovský, vice-président l'Union chrétienne démocrate (KDU-CSL), parti populaire tchèque, a pointé une « agressivité qui ne cherche qu'à cacher des erreurs successives ». « Madrid fait tout pour déstabiliser le seul pays stable et pacifique de la région », a dénoncé l'Eurodéputé, pour qui « le gouvernement Sanchez en poussant agressivement pour l'adoption d'une résolution du PE contre le Maroc qui ne cherche qu'à cacher ses erreurs successives, entraînant l'UE dans cette voie dangereuse ». Madrid is doing everything to destabilise the only stable and peaceful country in the region. The sanchez government by pushing aggressively for adoption of a EP resolution against Morocco which only seek to hide its successive mistakes, involving EU in this dangerous path. — Tomáš Zdechovský (@TomasZdechovsky) June 9, 2021 Et d'ajouter: « Cette manœuvre stérile conduirait à l'escalade au lieu de vivre une chance de dialogue entre deux pays voisins ». This sterile manœuvre would lead to escalation instead of living a chance to a dialogue between two neighbouring countries. — Tomáš Zdechovský (@TomasZdechovsky) June 9, 2021 A noter que l'Espagne, sans une tentative d'exporter le différend bilatéral avec le Maroc, vers l'Union européenne, a poussé vers l'inscription d'un projet de résolution au Parlement européen sur une « utilisation des mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire de Sebta ». Cette démarche a été dénoncée par plusieurs sensibilités, politiques entre autres, mais également par le président de la Commission parlementaire mixte (CPM) Maroc-UE, Chaoui Belassal, qui a adressé une lettre au Parlement européen, soulignant que « le différend entre le Maroc et l'Espagne est purement bilatéral ». « Nous ne voulons pas européaniser cette crise. Les tentatives d'implication par l'Espagne dans un conflit bilatéral, en exploitant la question de la migration, risque de compromettre non seulement notre longue tradition de coopération mais aussi nos engagements communs et la coopération mutuellement bénéfique du Maroc avec les pays européens « , a-t-il fait valoir.