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Certains ont le bras long, les frères Azaitar l'ont musclé et ils savent s'en servir
Publié dans Hespress le 01 - 05 - 2021

"Je me bats pour mon pays, je me bats pour mon peuple"1.D'aucuns s'attendraient à ce que cette phrase soit prononcée par un chef d'Etat et non pas par un combattant d'arts martiaux. Pourtant, elle est signée du germano-marocain, Ottman Azaitar.
Dans une interview la veille de son premier combat dans le cadre de l'UFC 242 à Abou Dhabi en septembre 2019, le sportif s'empresse d'ajouter que dans ce métier, "tu dois être humble. Je ne me sens pas comme une star", dit-il. Et pourtant!
Entre étalage de luxe, torses nus et stories, ce n'est ni la modestie ni la discrétion qui étouffent la fratrie
Se tenant à ses côtés pour ce face à face avec la presse, son frère Abu Bakr Azaitar prend la parole à son tour pour déclarer avec un grand sourire emprunté aux donneurs de leçons ,que "les gens pensent que tu restes là à la maison et que tout vient à toi, que l'on va tout t'apporter, que la chance va venir à toi, que la célébrité va venir à toi, que le pouvoir va venir à toi".
Rien de plus anodin que de parler de chance et de célébrité lorsque l'on gravite dans le monde du sport. En revanche, le mot "pouvoir" associé à "mon peuple" dans la bouche de combattants d'arts martiaux mixtes, a de quoi effrayer. En tout cas, il interpelle sérieusement sur la notion de pouvoir, son ivresse et ses promesses.
Il ne s'agit pas ici de cette capacité de se gouverner soi-même ou du pouvoir que des possibilités matérielles nous octroient, mais bien de celui qui appelle le contrôle.
Les propos tenus par Ottman et Abu Bakr Azaitar balaient évidemment leur laïus, devenu ainsi suspect, sur l'humilité. La campagne de communication menée par les frères Azaitar, avec une incroyable boulimie d'images depuis 3 ans, notamment dans les réseaux sociaux, révèle la course folle de la fratrie pour tout ce qui brille, la richesse et le pouvoir.
Des combattants bling-bling habillés de t-shirts hors de prix pour distribuer des paniers de nourriture à de pauvres bougres qui font la queue depuis des heures. Leurs comptes Instagram ou Snapchat font étalage de leurs « possessions », leurs signes extérieurs de richesse avec montres et voitures de milliardaires dont la valeur rivalise en nombre de zéro. Ils révèlent leur mercantilisme, leur arrogance, leur exhibitionnisme outrancier avec des torses nus qui se bombent, paradant comme des paons dans un quotidien musclé de mensonges, de menaces et d'intimidations. Nous verrons comment dans cet article.
Quand les Azaitar instrumentalisent leur rencontre avec Mohammed VI
Les Marocains ont découvert les frères Azaitar le 20 avril 2018 lorsque le Roi Mohammed VI reçoit AbuB akr et Ottman pour avoir signé avec l'"Ultimate Fighting Championship( UFC)" pour le premier et avoir remporté le championnat du monde de la "Brave Combat Fédération" pour Ottman, précisait alors une dépêche de la MAP.
Omar Azaitar (jumeau d'Abu Bakr), manager et entraineur des deux champions d'arts martiaux mixtes, était également là pour la photo souvenir de cette rencontre.
L'audience ayant eu lieu un vendredi, les trois frères ont eu le privilège rarissime d'être assis en bonne place lors de la prière présidée ce jour là par le Souverain.
Rare mais pas étonnant pour les Marocains. Ils savent que le Roi a toujours pris soin de valoriser les talents qui évoluent à l'étranger, lesquels, chacun à sa façon, portent très haut les couleurs du Maroc. Scientifiques, penseurs, sportifs et autres jeunes artistes ont toujours fait l'objet du plus grand intérêt du monarque. Certains ont voulu utiliser cette sollicitude à leur avantage mais s'y sont systématiquement cassé les dents. Cela n'a toujours été qu'une question de temps.
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Ainsi, ce jour là lors de la prière du vendredi 20 avril, les trois frères Azaitar étaient suffisamment bien placés pour que tous les Marocains ayant vu ces images, gardent le sentiment qu'ils entretiennent une certaine proximité avec le monarque.
Une image qui vaut son pesant de contacts, de portes qui s'ouvrent comme par magie et d'influence et que le clan Azaitar s'est empressé de poster sur les réseaux sociaux.
Dans un pays où chaque image revêt une signification, la vie rêvée des frères Azaitar au Maroc pouvait commencer.
Maroco-allemands nés à Cologneben Allemagne de parents originaires d'Al Hoceima, tout avait pourtant plutôt mal commencé pour la fratrie au casier judiciaire plus long que son palmarès sportif.
La presse allemande les a surnommés "les gangsters à la Ferrari"
Ils étaient encore mineurs lorsqu'en novembre 2003, les jumeaux comparurent devant le tribunal de Cologne où Abu Bakr fût inculpé pour avoir tabassé un homme d'affaires et menacé de le tuer en l'aspergeant d'essence pour finir par lui voler son véhicule, une Ferrari. Des faits d'une violence inouïe qui font alors de Abu Bakr une « célébrité » locale aux yeux de tout ce que la ville de Cologne compte de délinquants.
« Accompagné de plusieurs de ses amis, il avait aspergé un homme d'affaires, un courtier de Klettenberg avec un briquet pour barbecue (et) l'avait menacé de mort », relate le journal Kolnische Rundschau qui a rapporté ce fait divers pour lequel les deux frères jumeaux furent surnommés « les gangsters à la Ferrari ».
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Il a été condamné à 2 ans et 3 mois de prison et son frère, Omar, à 20 mois avec sursis, rapporte la publication allemande qui consacre aux exploits criminels des jeunes germano-marocains deux papiers mis en ligne le 10 décembre 2006 et le 3 janvier 2007, ajoutant que les jumeaux étaient également recherchés pour avoir battu les quatre employés d'une quincaillerie. Kolnische Rundschau raconte comment, recherchés par la police, Omar a été arrêté à Bonn et Abu Bakr a réussi à prendre la fuite devant une unité spéciale de policiers à Seeberg qui "ont dû abandonner à cause de leur équipement lourd lorsque le fugitif a sauté dans un puits en béton de quatre mètres de profondeur et a disparu ».
Quand Abu Bakr exerce ses talents de boxeur sur les femmes
En 2005, c'est au marché de Noël de Wuppertal que Abu Bakr fait également parler de lui en confondant le visage de sa petite amie avec un punchingball. «Une dispute de couple», dit la victime tétanisée par la peur devant le juge, en prenant le soin d'éviter le regard de l'accusé, rapporte Kolnische Rundschau. «Nous sommes allés faire du shopping », raconte la jeune femme âgée de 20 ans à l'époque des faits. Puis elle livre les détails du tabassage qu'elle a subi : « c'était plusieurs coups durs. Mon tympan a éclaté ».
Abu Bakr, Omar et Ottman alors âgé de 16 ans, n'en avaient pas terminé avec leurs démêlés avec la justice allemande puisqu'en 2006, ils sont à nouveau accusés de violences après avoir pris part à une bagarre dans un gymnase où ils ont violemment battu un homme, au point de lui casser le nez.
Voici les détails rapportés par la publication allemande : "Les trois frères Abu Bakr, Omar et Ottman avaient brutalement battu Pedram.T le 24 janvier 2006. La raison en était qu'Abu Bakr s'est senti« inférieur » à son adversaire pendant l'entraînement et s'est donc attaqué à lui le blessant à coups de crosse à la tête ». Lorsque la victime a malgré tout présenté des excuses, les trois frères se sont acharnés sur elle. Résultat : « un nez cassé, des troubles visuels, des ecchymoses et une blessure au dos » pour cet adversaire au niveau jugé un peu trop supérieur à celui de l'ainé de la fratrie.
« Vous avez fait une énorme évolution criminelle », avait alors commenté le juge Michael Klein devant lequel ils comparaissaient .Il ne croyait pas si bien dire puisque chacun des frères a fait l'objet de plusieurs décisions de justice.
Abu Bakr détient le record familial de condamnations
Vols, extorsion de fonds, fraudes, violences physiques, association de malfaiteurs, vols qualifiés et récidive, escroquerie informatique, conduite sans permis, atteinte à l'intégrité physique causant une incapacité permanente, coups et blessures, trafic de stupéfiants, faux et usages de faux et résistance à force de l'ordre. C'est là l'incroyable pedigree de Abu Bakr Azaitar. Avant même qu'il ait atteint l'âge de 25 ans, il a enchainé les condamnations avec la facilité de ceux qui enfilent des perles : 2004,2005, 2006, 2007, 2008 et deux autres en 2012.
Triste record auquel s'ajoutent les condamnations de Ottman tandis que Omar, lui avait été épinglé par la police judiciaire allemande pour vols qualifiés, notamment à main armée, et extorsion de fonds.
Aujourd'hui encore, Omar qui se serait lancé dans « les affaires », ferait l'objet d'une surveillance de la police allemande qui le soupçonne notamment de blanchiment d'argent.
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Une commedia dell'arte d'un nouveau genre
Voilà donc le profil des « gangsters à la Ferrari » aujourd'hui basés au Maroc depuis ce jour de 2018 où ils ont été reçus par le Souverain.
Dès lors, ils n'ont manqué aucune occasion pour instrumentaliser la sollicitude royale dont ils ont fait l'objet et l'exploiter comme un permis d'agir quand ils ne disposaient même pas de permis de conduire à Cologne.
Depuis, les voici se mettant tour à tour en scène dans les réseaux sociaux et dans ceux des médias nationaux qui leur ont généreusement offert leur Une ou leurs antennes pour une Commedia dell'arte d'un nouveau genre. Voilà trois acteurs qui avancent masqués, faisant preuve d'ingéniosité de ruses et de travestissement de la réalité pour arriver, tout « combattants » qu'ils sont, à tenir des discours sur « le pouvoir » et « le peuple » qu'ils considèrent apparemment être le leur.
Les voilà utilisant la religion comme un « outil de com » mettant en scène la prière, oubliant au passage de retirer les baskets qu'ils ont aux pieds. Les voici distribuant des dons devant des caméras de télévisions complaisantes ou encore abusant du symbole qu'est le drapeau national dont ils se parent comme d'un bouclier pour nous faire oublier leurs excès.
Mais lorsque l'on trompe la confiance des personnes, cela ne dure généralement pas très longtemps, en particulier lorsque les vieilles pratiques qui ont forgé votre personnalité, resurgissent.
Au début de l'année 2021, deux incidents en moins de 15 jours vont démontrer que les vieux démons de la malversation et de la truanderie sont toujours là.
Ottman exclu de l'UFC après avoir enfreint le protocole sanitaire de l'organisation.
En janvier dernier, à quelques jours de son combat sur l'UFC Fight Island, Ottman Azaitar, qui a cru pouvoir tromper l'organisation, a été purement et simplement mis à la porte. En effet, il avait violé le protocole sanitaire mis en place par l'UFC dans le cadre de la lutte contre le coronavirus à Abu Dhabi4.
Selon le Président de l'UFC Dana White , « lui et son équipe ont coupé leurs bracelets pour les donner à un gars de l'extérieur. Un gars est entré dans la bulle UFC, est entré dans une chambre, s'est baladé sur quatre balcons pour livrer un sac d'on ne sait quoi sur le balcon d'Azaitar. Il a ensuite changé de vêtements et est reparti. On a tout vu sur les vidéos de surveillance, comment ça s'est passé ? On a annulé le combat, et on l'a viré. »
Après cette décision pourtant radicale, le président de l'UFC a décidé de donner une nouvelle chance au germano-marocain, sans doute grâce à l'intervention de l'influent manager Ali Abdelaziz.
Abu Bakr suspendu par l'agence américaine antidopage
A peine un peu plus d'une semaine après l'exclusion d'Ottman Azaitar de l'UFC, c'est au tour d'Abu Bakr d'être suspendu 7 mois par l'agence américaine antidopage, l'USADA. Le combattant de 34 ans avait été testé positif au tamoxifène, une substance interdite.
L'agence américaine s'est montrée intraitable après avoir testé Abu Bakr positif à quatre reprises, et ce, même si le Marocain a présenté des justificatifs qui attesteraient que la substance lui avait été prescrite par un médecin.
"Bien que la substance ait été prise sous la direction d'un médecin, Azaitar ne disposait pas d'une autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (AUT) valide et sa demande ultérieure d'AUT rétroactive a été rejetée faute de justification médicale suffisante. Selon les règles applicables, Azaitar était éligible à une réduction de la période d'inéligibilité en fonction des circonstances spécifiques de son cas et de sa coopération", explique le communiqué de l'USADA.
Positif le 25 août, le 4 septembre, le 9 septembre et le 17 septembre 2020, l'USADA avait précisé que la suspension d'Abu Azaitar prendrait effet après son premier contrôle. Ainsi, celui qui ne compte qu'un seul combat dans la plus prestigieuse des ligues, gagné contre Vitor Miranda en septembre 2018, pouvait retrouver l'octogone au mois de mars 2021.
Voilà deux illustrations des pratiques de gangsters des frères Azaitar, de leur manière d'envisager les règles clairement faites pour être contournées, en tout cas de leur point de vue .S'ils avaient pu user de la force pour faire plier Dana White le président de l'UFC ou encore l'USADA, sans doute n'auraient-ils pas pris de gants pour cela.
Le fait est que ces organisations ne sont pas au Maroc, un pays que la fratrie semble considérer aujourd'hui comme un vaste ring qui lui appartient, un trône sur lequel Abu Bakr, Omar et Ottman seraient les seuls à être admissibles et gare à celui qui se mettrait en travers de leur route pour les hauts sommets du pouvoir.
Le très respecté Mustafa Lakhsem, un des champions qui ont marqué de leur empreinte le full-contact et le kick-boxing au niveau mondial, en sait quelque chose.
Défaite humiliante du « gladiator »
En cette nuit du 27 au 28 mars 2021, Abu Bakr Azaitar qui s'est baptisé le « gladiator », affronte le Québécois Marc-André Barriault. C'est une rencontre qui doit marquer le retour du champion marocain MMA à l'UFC, après deux ans d'absence pour dopage.
Les spectateurs assistent à une véritable raclée infligée par le canadien au germano-marocain qui subit une défaite par KO avec arrêt de l'arbitre, 4 secondes avant la fin du troisième round.
Le germano-marocain finit le combat avec le visage tuméfié et ensanglanté.
Une défaite cinglante pour Abu Bakr Azaitar que l'ancienne gloire mondiale du kick-boxing, de la savate et du full-contact, Mustapha Lakhsem commentera dans une vidéo.
Surnommé « Tiger of the Rings », Lakhsem qui dispose d'une douzaine de titres de champion du monde, de 4 titres de champion d'Afrique et d'une vingtaine de titres de champion du Maroc, est un homme crédible. Agé aujourd'hui de 48 ans, son commentaire est précieux car rare et amplement justifié par sa longue expérience faite pratiquement que de victoires.
Dans cette vidéo d'environ 2 minutes diffusée le 31 mars 2021, Lakhsem analyse la manière dont Ottman, le frère d'Abu Bakr Azaitar a présenté la défaite de son frère, tentant de l'expliquer par le racisme dont, selon lui Abu Bakr aurait fait l'objet.
Mustapha Lakhsem rejette cet argumentaire qu'il juge déplacé et assimile la défaite de Abu Bakr à son manque apparent de préparation et d'entrainement.
Insultes et menaces proférées à l'encontre de Lakhsem
Dans un second post largement repris par la presse nationale, Mustapha Lakhsem raconte avoir été contacté par Abu Bakr Azaitar en appel vidéo.
Il dit que le « Gladiator » l'a non seulement insulté et lui a fait savoir qu'il allait l'« éduquer » mais qu'il l'aurait également menacé.
S'adressant directement à lui dans la vidéo, Lakhsem lui répond : « qui penses-tu être pour qu'on ne fasse pas de commentaire sur toi ? Tu m'as cherché, tu vas me trouver », conclut l'ancienne gloire marocaine, peu impressionné par la démonstration de force d'Abu Bakr Azaitar.
Si Mustapha Lakhsem semble avoir une bonne lecture de la posture que se sont donnée les frères Azaitar et a les moyens de se défendre, ce ne fut pas le cas de bien d'autres personnes qui ont eu à croiser le chemin de la fratrie et dont les récits bruissent partout où les Azaitar passent.
« Les gangsters à la Ferrari » veulent « éduquer » les Marocains
En ce jour de mai 2019, Abu Bakr est à bord d'un jet-ski accompagné d'un ami aux abords de la Marina Bouregreg de Salé. L'accès des jet-skis étant formellement interdit dans la marina, les deux hommes sont sommés de s'arrêter par un membre de la capitainerie du port.
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Devant le refus de s'exécuter d'Abu Bakr Azaitar et alors qu'il forçait le passage en dépit de l'interdiction, un autre membre de la capitainerie, une femme, a commencé à filmer la scène avec son téléphone portable. «Gladiator » s'est alors précipité sur elle, devant témoins, pour lui arracher violemment son téléphone en lui signifiant qui il était et qu'elle n'avait pas le droit de le filmer. Les informations dont nous disposons ne nous indiquent pas si une plainte pour insultes, tentative d'intimidation, agression physique, vol de téléphone portable et infraction au code d'accès à la marina, a été déposée.
Quelques mois plus tard, c'est le personnel de l'hôpital Avicenne de Rabat qui subira un flot d'injures inédit de la part de ce même « Gladiator ».
Il y arrive vers une heure du matin, un jour de mars 2020 accompagné de Noureddine Bensellam, un champion MMA maroco-hollandais. Abu Bakr profère des insultes, crie et tente d'intimider les personnels soignants. Un infirmier présent cette nuit-là raconte comment il a terrorisé tout le monde, accusant les uns d'être corrompus et promettant aux autres de les « éduquer ».
En quel nom et surtout par quel « pouvoir »ceux que les habitants de Rabat voient régulièrement bruler des feux-rouges ou rouler à plus de 100 kilomètres heure à bord de leurs voitures de luxe, « éduqueraient » -ils les Marocains ?
Qui sont-ils ? Bentley et Rolls-Royce pour « les gangsters à la Ferrari »
Une question qui mérite d'être posée d'autant plus que, loin de constituer un exemple, le comportement des frères Azaitar suscite de nombreuses interrogations sur leur enrichissement soudain pour ne pas dire suspect et l'étalage indécent de leurs biens, aussi visibles dans les rues des villes qu'ils sillonnent que dans les réseaux sociaux qu'ils nourrissent de clichés et vidéos quasi quotidiennement.
Ici, une publication de Omar qui montre sa dernière acquisition, une Mercedes Brabus 800 qui vaut la bagatelle de 200 000 euros. Là, dans une Rolls-Royce de plus de 500 000 euros, une montre Patek Philippe Nautilus estimée à plus de 200 000 euros ou encore un véhicule Bentley Bentayga d'une valeur de plus de 300 000 euros.
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En plus des photos, Omar se met en scène dans des stories sortant de son garage en Bentley ou montrant sa collection de montres soigneusement rangée dans des coffrets. L'émoji qui symbolise «taisez-vous » accompagne la vidéo, comme pour narguer ceux qui pourraient trouver ostentatoire cet étalage de faste et de luxe, alors que les marocains sont durement frappés par les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire.
Un « taisez-vous » adressé à ceux qui auraient envie de vomir devant ces outrances qui n'ont d'égal que l'usage fait du nom du Roi Mohammed VI par les frères Azaitar.
Quand Abu Bakr remercie le roi après avoir ...perdu
Le post de « Gladiator » sur Instagram après sa misérable défaite devant le québécois Marc-André Barriault prêterait à sourire si le nom du Roi Mohammed VI n'y était pas évoqué.
Une humiliation, telle qu'elle a été infligée à Abu Bakr Azaitar, aurait dû imposer de la discrétion et de la pudeur à défaut de silence, histoire de se faire oublier un peu.
Mais la suffisance du sportif a été la plus forte au point de faire subir aux Marocains une humiliation bien plus grande que la sienne sur le ring : Remercier le Roi du Maroc, après une raclée.
Bien plus encore dans ce post dépourvu d'honneur, le perdant exprime un mépris inédit envers les Marocains en tentant d'afficher une proximité avec le monarque.
Chacun des 35 millions de Marocains, en plus de ceux établis à l'étranger, peut se prévaloir d'une relation privilégiée avec son souverain.
Personne ne peut s'octroyer le droit, en tout cas publiquement, de revendiquer un statut particulier.
La monarchie millénaire marocaine s'est forgée sur un socle de valeurs qui lie le monarque à chacun des Marocains de la même façon.
Mustapha Lakhsem l'a rappelé, à sa manière, à Abu Bakr Azaitar.
D'autres suivront autour d'une seule question qui est sur toutes les lèvres : Que font ici les « gangsters à la Ferrari » ?
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