Plus d'une centaine de migrants marocains ont traversé à la nage la frontière entre le Maroc et l'exclave de Ceuta. La plupart d'entre eux sont des jeunes dont plusieurs mineurs, ont indiqué des médias espagnols. Pas moins de 128 jeunes marocains ont rejoint à la nage les rives de l'exclave de Ceuta, en partant de Fnideq, bravant les conditions climatiques très peu clémentes. La centaine de jeunes dont une vingtaine de mineurs ont pris la mer déchainées à la nage et sans aucun équipement dans leur tentative d'immigration clandestine durant ce week-end. Selon les médias de Ceuta, au moins deux corps sans vie ont été retrouvés dans les eaux marocaines. Plusieurs d'entre eux ont été secourus par les garde-côtes espagnol dont 3 souffrent d'hypothermie, a indiqué la garde civile. Ces personnes ont par la suite été pris en charge par la Croix-Rouge et la police. Elles ont été placées en quarantaine à cause de la pandémie du coronavirus. Par ailleurs, la garde civile a indiqué lundi que 5 nouvelles personnes sont arrivées à Ceuta à la nage. Selon la presse locale, il s'agit de la plus importante traversée à la nage jamais enregistrée dans l'exclave espagnole. Alors que les médias espagnols ont critiqué le manque d'action des autorités marocaines face à ce flux de migrants, jamais vu auparavant, enregistré ce week-end malgré des conditions climatiques dangereuses, les forces de police marocaines ont été déployées en grand nombre dans le nord du pays et ont permis, dans un autre temps, de stopper d'autres tentatives d'immigration clandestines, cette fois terrestre à Melilia. Selon l'Association marocaine des droits de l'homme basée à Nador, une cinquantaine de personnes d'origine subsaharienne ont été localisées non loin du périmètre frontalier de Melilia, et la police marocaine a rapidement empêché les migrants d'atteindre la barrière. Lundi, 17 migrants dont la nationalité n'a pas pu être identifiée, ont été retrouvés morts sur un bateau au large des îles Canaries au large du Maroc, selon les secours. Alors que le Maroc et l'Espagne coopèrent depuis de nombreuses années au sujet de l'immigration clandestine, Rabat empêchant des milliers de tentatives quotidiennes de rejoindre la péninsule ibérique, les relations entre les deux pays traversent une période de tensions depuis que Madrid a comploté avec Alger pour accueillir le chef des séparatistes sahraouis, Brahim Ghali, sous un faux nom, au moment où ce dernier fait l'objet d'un mandat d'arrêt européen pour plusieurs crimes dont « crimes de guerre » et « viols ».