L'indice mondial de risque climatique pour 2021 a révélé que le Maroc subit des pertes financières de plus d'un milliard 45 millions de dirhams par an en raison de la dégradation de l'environnement. Publié lundi 25 janvier par l'organisation internationale allemande « German Watch » et coïncidant avec le lancement du sommet virtuel néerlandais, qui examine les moyens d'adaptation humaine au changement climatique, le rapport indique que les pertes économiques moyennes liées à la dégradation de l'environnement et aux risques de changement climatique au Maroc, s'élevaient à 117 millions de dollars américains en 2019, soit l'équivalent d'un milliard et 45 millions de dirhams. Ainsi, le Maroc se classe au 90è rang mondial en termes de risques liés aux changements climatiques, alors qu'il se classe au 35è rang mondial en termes de décès dus aux catastrophes naturelles et au 42e rang mondial en termes de nombre moyen de décès pour 100.000 habitants. Au total, le rapport a révélé que près d'un demi-million de personnes ont trouvé la mort dans des catastrophes naturelles liées à des événements météorologiques extrêmes au cours des 20 dernières années, notant que les pays les plus pauvres du monde sont de plus en plus touchés par la fureur du changement climatique. L'institution de recherche « Germanwatch » a indiqué dans son rapport que les catastrophes ont coûté à l'économie mondiale la somme stupéfiante de 2,56 billions de dollars durant ce siècle, notant que les pertes humaines les plus importantes depuis 2000 ont été enregistrées à Porto Rico, au Myanmar et à Haïti. «Cela montre que les pays pauvres et vulnérables sont confrontés à des défis particulièrement importants pour faire face aux conséquences des événements météorologiques extrêmes», a déclaré le co-auteur du rapport David Eckstein. Il a par ailleurs fait remarquer que les pays les plus pauvres n'ont pas encore reçu les 100 milliards de dollars par an de financement climatique promis par les pays riches. D'autre part, l'indice de risque climatique a montré que le Mozambique et le Zimbabwe étaient les deux pays les plus touchés par le mauvais temps en 2019, tandis que les Bahamas des Caraïbes étaient le troisième pays le plus touché en raison des ravages causés par l'ouragan Dorian. German Watch a expliqué que les tempêtes et leurs impacts (vents violents, pluies torrentielles, inondations et glissements de terrain) ont été la principale cause des dommages climatiques violents en 2019. Sur les dix pays les plus touchés, six ont été frappés par des cyclones tropicaux précise le rapport. En mai dernier, le chef du gouvernement au Maroc, Saad Eddine El Otmani a promulgé un décret portant création du Comité national du changement climatique et de la biodiversité, organe consultatif et de coordination, chargé de mettre en œuvre la politique nationale dans le domaine de la lutte contre le changement climatique et de la préservation de la diversité biologique. Selon le texte du décret publié au n ° 6880 du Bulletin officiel, la création de ce comité est basée sur l'Accord de Paris sur le changement climatique «COP-21» adopté en 2015, et la Convention sur la diversité biologique signée à Rio de Janeiro en 1992. Il convient de rappeler que le Maroc est l'un des pays confrontés à la menace du changement climatique de manière significative, puisqu'il est situé dans l'une des régions les plus arides du monde, ce qui le mettra fréquemment face à des phénomènes climatiques aigus tels que la sécheresse, les inondations, et la dégradation des écosystèmes. Selon la Banque mondiale, les Marocains vivent en première ligne de la menace du changement climatique, dont les effets sont évidents à travers la hausse des températures, les faibles précipitations, l'exacerbation de la pénurie d'eau et l'empiètement du sable du désert sur les oasis.