Après qu'un réfugié syrien a été accusé d'avoir tué un libanais, au moins 270 familles de réfugiés syriens ont été contraintes de fuir une localité du nord du Liban, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Un réfugié syrien et un citoyen libanais avaient eu une altercation, et cet habitant de la localité de Bcharré est mort. Les circonstances de sa mort sont toujours méconnues mais l'accusé, le réfugié syrien s'est rendu aux forces de l'ordre lundi, selon l'armée libanaise. Malgré qu'il se soit rendu, des habitants de la localité libanaise s'en sont pris aux réfugiés syriens et ont « viré » des Syriens du village, a rapporté l'agence nationale d'information ANI. Les maisons de ces syriens ont été prises d'assaut par les habitants libanais et ont été incendiées, ce qui a poussé ces réfugiés à fuir vers Tripoli, la capitale du nord. Plusieurs familles ont été rouées de coups, mêmes les enfants. La porte parole du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Lisa Abou Khaled, a dénoncé des « représailles collectives contre des Syriens » à Bcharré et a annoncé le nombre de familles ayant été obligées de fuir, 270 au total. « Les punitions collectives (…) pour une communauté entière après un incident impliquant un seul individu sont inacceptables », a-t-elle décalé. « De nombreuses familles de réfugiés avaient très peur et certaines sont parties sans même emporter leurs affaires ». Les familles syriennes ont dû tout quitter et se réfugier dans des abris du HCR à Tripoli. Elles reçoivent notamment « des aides alimentaires, un soutien financier d'urgence, et un soutien psychosocial », a précisé Mme Abou Khaled. Alors que certaines familles syriennes vivaient dans cette localité depuis plusieurs années après avoir fui la guerre déclenchée par le printemps arabe dans leur pays en 2011, elles se retrouvent encore une fois dans des situations humainement affligeantes et discriminatoires.