L'ancien chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy, comparaît à partir de lundi prochain devant la justice à Paris, dans l'affaire des « écoutes », avec son avocat Thierry Herzog et l'ex-haut magistrat, Gilbert Azibert. Justement l'état de santé de ce dernier risque d'ajourner la tenue du procès, prévu jusqu'au 10 décembre. Gilbert Azibert, 73 ans, a en effet déposé une demande de renvoi pour raisons médicales. L'affaire des « écoutes » trouve son origine dans un autre dossier judiciaire qui menace Nicolas Sarkozy: les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Dans ce dossier, les juges avaient décidé en septembre 2013 de placer l'ancien président sur écoute et découvert, début 2014, qu'il utilisait une ligne secrète, sous l'alias « Paul Bismuth », pour communiquer avec son avocat Thierry Herzog. L'accusation avait fait savoir que certaines de leurs conversations ont révélé l'existence d'un pacte de corruption: Nicolas Sarkozy a, par l'intermédiaire de son avocat, envisagé d'apporter un « coup de pouce » à M. Azibert pour l'aider à obtenir un poste à Monaco qu'il convoitait — et qu'il n'a jamais obtenu. En contrepartie, ce haut magistrat a fourni des informations couvertes par le secret sur une procédure engagée par l'ex-chef d'Etat devant la Cour de cassation en marge de l'affaire Bettencourt et a tenté d'influer sur ses collègues. Pour sa part, Sarkozy a dénoncé un « scandale qui restera dans les annales », promettant toutefois de rester « combatif » pour un procès sans précédent.