La nouvelle édition du rapport de l'Economist Intelligence Unit sur le coût de la vie dans le monde montre comment la pandémie de Covid-19 a changé le coût de la vie dans environ 130 villes à travers le monde depuis le début de 2020. Trois villes se partagent la première place au monde au classement de la ville la plus chère à vivre. Conservant sa place en tête du classement, Hong Kong est désormais rejoint par Paris et Zurich. Les deux villes ont dépassé Singapour et Osaka, qui sont respectivement tombées aux 4e et 5e rangs. Le 30ème indice biannuel du coût de la vie dans le monde de The Economist Intelligent Unit, publié aujourd'hui, compare les prix des biens et services dans 133 grandes villes. Réalisée en septembre, elle fournit la première étude mondiale approfondie sur l'impact du coronavirus sur les prix. L'étude a révélé que les mouvements de devises étaient le principal moteur des changements d'abordabilité. Le renforcement de l'euro et du franc suisse a propulsé Paris et Zurich au sommet des classements, tous deux en hausse de quatre places par rapport à l'année dernière. Genève a grimpé de trois places en glissement annuel pour se classer septième, et Copenhague en a gagné deux et se place en neuvième position. Parallèlement à un aperçu du classement de cette année, le rapport explore l'impact de Covid-19 sur les prix des biens de consommation. Le coût de la vie peut fortement varier d'une ville à l'autre. En 2020, la pandémie de Covid-19 a eu un impact particulier sur les prix de certains produits. «La pandémie a transformé le comportement des consommateurs, car les verrouillages et le travail à domicile ont entraîné une augmentation spectaculaire de la demande de biens tels que des ordinateurs ou des boîtes-repas», indique le rapport. L'Economist Intelligence met en exergue ces évolutions et classe les 133 grandes villes de la planète sur la base des prix de 138 produits et services. Cette année, le tabac et les loisirs — qui intègrent l'électronique grand public — ont globalement connu les plus fortes hausses de prix, tandis que les vêtements ont enregistré la plus importante baisse. Les prix ont notamment chuté à Singapour, « alors que la pandémie a entraîné un exode des travailleurs étrangers », souligne le cabinet de recherche britannique, appartenant au même groupe de presse que The Economist. « Alors que la population globale de la ville-Etat se contracte pour la première fois depuis 2003, la demande a diminué », entraînant de la déflation. Résultat, Singapour est passée de la tête du classement à la quatrième place. Dans l'ensemble, les plus fortes hausses de prix (en dollars américains) ont été enregistrées à Téhéran, la capitale de l'Iran, qui subit des sanctions américaines affectant l'offre de marchandises. Les plus fortes baisses de prix ont de leur côté été observées dans les villes brésiliennes de Rio de Janeiro et de São Paulo, reflétant l'effondrement du real brésilien provoqué par la crise du coronavirus et l'augmentation des niveaux de pauvreté. Le rapport indique que cela reflète « une tendance observée dans de nombreuses villes d'Amérique latine. Buenos Aires et Caracas restent parmi les dix villes les moins chères du monde ». La capitale de la Syrie, Damas, reste la ville la moins chère de l'ensemble des métropoles étudiées dans ce classement. D'une manière générale, les villes du continent américain, d'Afrique et d'Europe de l'Est sont devenues moins chères par rapport à l'année dernière, tandis que les villes d'Europe occidentale ont vu leurs prix augmenter. Une tendance qui reflète notamment la nette hausse de l'euro face au dollar depuis le début de la crise.