Le panorama des financements climat au Maroc à l'instar de la France recense les dépenses d'investissement en faveur du climat ou bas-carbone et analyse la manière dont ces dépenses sont financées. L'étude à paraître au mois de mars 2021, selon le Directeur Général de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG), Abdellatif Zaghnoun, dressera la carte des flux de financement en faveur du climat, de leur source jusqu'à leur secteur et domaine de destination. Les résultats sont comparés d'une année à l'autre et rapportés aux estimations d'investissements nécessaires pour atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et de la transition énergétique, d'après les scénarios nationaux. De cette manière, le Panorama contribue à la réflexion sur le rôle des financements publics et privés nous dit Benoit Leguet DG du Think Tank I4CE, qui depuis 2014, I4CE travaille avec des partenaires français, européens et internationaux pour soutenir le développement d'analyses similaires dans différents pays dont le Maroc.Le Panorama des financements climat au Maroc se base sur une méthode transparente, et ses résultats sont discutés dans le cadre d'un groupe de pilotage regroupant les différents acteurs du financement du climat. Dans ce contexte, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et l'Agence française de développement (AFD) ont organisé et présidé conjointement ce, mercredi 4 novembre, un webinaire pour présenter le premier panorama des financements climat au Maroc. Cette rencontre virtuelle ou visioconférence a connu la participation du patron de la CDG, Abdellatif Zaghnoun, qui a prononcé un discours d'ouverture dans lequel il a mis l'accent sur l'engagement de la CDG dans la chose du climat et le partenariat stratégique avec l'AFD, l'Etat et les différents acteurs de la partie prenante, il relèvera également et ce après avoir retenu suggestions et recommandations de ce débat, quelques « constats » au niveau de l'engagement ferme des pouvoirs publics, des collectivités territoriales, des établissements publics des opérateurs économiques privés etc. quant à la stratégie du développement durable. Le directeur général de l'AFD, Rémy Rioux dans ses deux intervention dans ce webinaire a rappelé que la voix du Maroc, hôte de la COP 22 (2016) à Marrakech, a une grande portée et l'AFD se tenait à son côté pour l'accompagner dans ses projets. Il a ajouté que cette réunion a permis en plus d'aborder des thèmes liés aux engagements pour les porteurs de projets et au rôle des institutions financière, également de se faire une idée sur cette première édition du panorama. A titre de rappel, l'AFD pourvoie largement au financement vert au niveau national en consacrant près de 60% des financements alloués annuellement au Maroc au climat. Chaque année, ses engagements envers le Royaume tournent autour de 500 millions d'euros. C'est un parterre bien garni de panelistes ont participé à ce webinaire, notamment, Benoît Leguet, qui a apporté son expertise, expérience et éclairage tout en se mettant à la baguette du débat de la table ronde, brûlant la politesse au jovial modérateur Jamal Belahrach, mais également de Tayeb Amegroud fondateur de GPower Consultants et expert, Consultant spécialisé dans l'énergie, les énergies renouvelables, le développement de projets, l'évaluation et le financement et la structuration qui a pour ainsi dire planté le décor en dressant le topo. Parmi la coalition d'acteurs des finances pour soutenir l'action climatique et les CDN, on nommera, Said Mouline directeur Général de l'Agence Marocaine pour l'Efficacité Energétique, Mihoub Mezouaghi Directeur du Bureau Maroc de l'AFD et Hamid Tawfiki Administrateur Directeur Général de CDG Capital. Madame Mbarka Bouaida, présidente de la région Guelmim-Oued Noun, Mohamed Benyahia a eu la lourde tâche de représenter les régions mais également le genre féminin (seule femme à bord) tandis que le côté officiel était représenté par Mounssif Aderkaoui Directeur des Etudes et des Prévisions Financières, Ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benyahya Secrétaire Général du Département de l'Environnement et le représentant (SG) du Wali Directeur Général des Collectivités Locales au Ministère de l'Intérieur. Bref pour résumer ces plus de trois heures de visioconférence et pour paraphraser Benoit Leguet « j'ai retenu des différents thèmes abordés des mots clés comme pilotage, coordination, adaptation, régionalisation, agrégation, autant d'utilités et de pistes de travail pour les versions à venir de Panorama Maroc. Mais je retiendrai également les suggestions, critiques bienveillantes et constructives ainsi que les interrogations sur les actions à tenir, ce qu'il faudrait, ce qui manque, ce qu'on aimerait voir dans les éditions futures et je trouve que c'est positif ». Puis de conclure en constatant une table ronde très fournie pour une première comprenant tous les acteurs « on a trois ministères avec des attributions assez diversifiées, une agence de développement, une institution financière marocaine (CDG), on a une collectivité locale, un agence (AFD), beaucoup de monde qui s'engage dans un processus d'amélioration et de continuité du panorama ». Cet optimisme acté, on retiendra cependant côté chiffres de ce premier panorama des financements climat au Maroc, présidé par la CDG et l'AFD, que sur la période 2011-2018, les investissements verts se sont chiffrés à plus de 111,5 Mds de DH dont les 3/4 proviennent de la commande publique à raison de 14 Mds/an alors que l'engagement du Royaume est de 74 Mds/an comme il a été dit, ce qui en dit long pour l'effort à fournir pour le changement climatique qui affecte le Maroc. L'apport des bailleurs de fonds internationaux représentent respectivement 46% et 43% des financements verts répertoriés au Maroc.