Rod Rosenstein, le numéro 2 de la Justice américaine a été convoqué pour jeudi à la Maison-Blanche pour voir Donald Trump, a fait savoir lundi 24 septembre, la porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders. Rod Rosenstein est accusé dans la presse d'avoir remis en cause le mandat du Président. Il pourrait perdre sa place. Le Président américain recevra donc le secrétaire adjoint à la justice à son retour de New York où a lieu actuellement l'Assemblée Générale des Nations Unies et des réunions du Conseil de Sécurité. Les deux hommes ont eu une longue conversation sur les articles publiés dans la presse et Donald Trump a dit avoir « hâte » de rencontrer l'Attorney General. Vendredi 21 septembre, le New York Times révélait que Rod Rosenstein, le secrétaire adjoint à la Justice, doutait de l'aptitude de Donald Trump à assumer ses fonctions de Président. Le journal a ajouté à cela que l'Attorney General adjoint avait également proposé d'enregistrer le Président à son insu pour démontrer son incapacité et pouvoir ainsi engager une procédure de destitution prévue par le 25e amendement. Rosenstein a bien évidemment démenti les informations de l'article du Times en les qualifiants d'« inexactes ». Sa convocation coïncide aussi avec une tribune explosive et anonyme publiée le 5 septembre sur le New York Times où un proche du Président, membre haut placé au sein de l'administration, remet en cause les capacités de Donald Trump à gérer les Etats-Unis, les spéculations sur l'auteur de ces mots ont fusé dans l'entourage de Trump. Depuis, les proches du Président cherchent un coupable. La convocation du numéro 2 de la justice, Rod Rosenstein, n'est donc pas anodine. Lundi, les rumeurs sur son départ ont fait les gros titres de la presse aux Etats-Unis. Sera-t-il limogé ou présentera-t-il sa démission jeudi ? Pas encore de confirmation, mais une chose est sûre, Rosenstein était dans le viseur du Président bien avant cette affaire de tribune sur New York Times. En effet, Donald Trump veut sa peau à tout prix parce qu'il souhaite que l'enquête sur l'ingérence russe dans les élections de 2016 menée par le procureur spécial Robert Mueller soit classée et, seul Rod Rosenstein a le pouvoir de l'arrêter, mais il n'a pas voulu, ni Robert Mueller d'ailleurs qui mène cette enquête d'une main de fer, provoquant la colère de Trump. Cette enquête que le locataire de la Maison-Blanche qualifie de « chasse aux sorcières » peut nuire fortement à sa crédibilité de Président et pourrait complètement compromettre son mandat présidentiel si les faits de collusion russe sont avérés. Donald Trump avait publié un tweet dans lequel il demandait à Jeff Sessions, son ministre de la Justice de « mettre fin à cette Chasse aux Sorcières truquée, avant qu'elle ne salisse un peu plus notre pays ». Sauf que dans l'état actuel des choses, Jeff Sessions n'est pas en mesure d'arrêter l'enquête russe, car il s'en est récusé en mars 2017 puisqu'il était l'un des principaux responsables de la campagne de Donald Trump en 2016. En charge de la supervision de l'enquête sur l'ingérence russe, Rosenstein est celui qui était derrière la désignation du procureur spécial Robert Mueller, le remplaçant du directeur de FBI James Comey (que Donald Trump a viré en mai 2017). L'élimination de Rod Rosenstein apparaît donc comme une évidence, il fallait trouver une faille pour qu'il soit remplacé par quelqu'un qui exécutera les ordres. Seulement, pour Trump il vaudrait mieux que Rosenstein démissionne plutôt qu'il soit limogé, car cela pose la question de son remplacement. La rencontre entre Trump et Rosenstein ne présage pas de fin positive pour l'avenir de Rob Rosenstein au sein du ministère de la Justice. Une question qui suscite beaucoup d'inquiétudes, car il est intimement lié à l'enquête sur l'ingérence russe.