La 3e édition du Sommet scientifique sur la réduction des risques liés au tabac de Athènes, une conférence internationale visant à couvrir tous les aspects de la recherche, des politiques et des produits liés à la réduction des risques liés au tabac, un domaine émergent qui a dû faire face à plusieurs défis suite à la fréquence croissante de l'utilisation de produits alternatifs du tabac, s'est tenue sous forme de webinaire les 24 et 25 septembre. Cet évènement qui a rassemblé les experts de la réduction des risques et des chercheurs de renommée, a été l'occasion pour annoncer la création de l'Association internationale pour le contrôle du tabagisme et la réduction des risques (SCOHRE) par un groupes de scientifiques. Une association qui comprendra des scientifiques (tous les secteurs), des médecins, des experts en politique, des experts en comportement, des universitaires ou des professionnels … qui permettrait un dialogue ouvert et constructif et contribuerait à l'élaboration d'une nouvelle approche plus large des politiques de lutte contre le tabagisme. Les scientifiques du sommet font ainsi noter que bien que les effets nocifs du tabagisme sur la santé soient connus depuis des décennies, plus d'un milliard de personnes fument encore dans le monde et plus de 7 millions meurent prématurément chaque année de maladies liées au tabagisme, notant que la nicotine a un potentiel de dépendance mais joue un rôle mineur dans la mortalité liée au tabagisme. « Dans un climat épistémologique où les perceptions sur les effets de la nicotine sont en contradiction avec le consensus médical, notre objectif est de fournir aux parties prenantes des informations scientifiques et équilibrées sur les effets de la nicotine. La nicotine est une substance qui crée une dépendance. Cependant, elle est utilisée avec succès dans la lutte contre le tabagisme et l'arrêt du tabac, et elle pourrait être utilisée dans la réduction des méfaits du tabac« , expliquent-ils. Le sevrage tabagique et la prévention du tabagisme restent les interventions les plus efficaces et les plus rentables en médecine. Les professionnels des soins de santé et de la santé publique doivent continuellement sensibiliser chaque fumeur et la population dans son ensemble aux effets néfastes du tabagisme, préconisent les fondateurs de SCOHRE. À une époque où le progrès et l'innovation technologique s'accélèrent, de nouvelles approches fondées sur des alternatives potentiellement plus sûres que la cigarette apparaissent pour les fumeurs qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas arrêter complètement de fumer, à savoir la réduction des dommages causés par le tabac. Le sommet de cette année, le 3e sommet scientifique, a sans aucun doute prouvé que les experts s'intéressent de plus en plus aux nouvelles approches de la lutte antitabac et qu'un débat est en cours sur le fait que la réduction des effets négatifs du tabagisme peut également être obtenue par la réduction des dommages causés par le tabac. « Nous pensons que les stratégies de lutte contre le tabagisme devraient être remodelées pour inclure la réduction des dommages par l'utilisation de produits alternatifs potentiellement à moindre risque, en plus des mesures traditionnelles de sevrage tabagique et de prévention du tabagisme« , estiment-ils. Ils expliquent ainsi que la réduction des risques peut aider ceux qui, pour diverses raisons, ne sont pas en mesure d'arrêter de fumer. Ce groupe de fumeurs ne doit pas être abandonné par les politiques de lutte contre le tabagisme, soulignent les fondateurs de SCOHRE. Lorsque l'arrêt du tabac échoue à plusieurs reprises, le passage à des produits moins nocifs aura un effet positif pour de nombreux fumeurs. D'autre part, ils rappellent qu'au cours de l'année dernière, un plus grand nombre d'autorités réglementaires envisagent désormais d'autoriser la vente d'autres produits du tabac potentiellement moins dangereux, moyennant des informations précises. « Cependant, nous devons reconnaître que le débat sur la réduction des risques du tabagisme en est encore à ses débuts et que davantage de recherches et de publications sont nécessaires pour sensibiliser aux connaissances existantes, générer davantage de données et créer davantage de possibilités d'éducation des experts en politique de santé, des autorités de réglementation et du grand public et ainsi expliquer correctement les avantages de cette approche, tout en répondant de manière appropriée aux préoccupations telles que l'utilisation continue de la nicotine et la dépendance à celle-ci, ainsi que l'adoption potentielle de la consommation par des jeunes et des personnes n'ayant jamais fumé » soulèvent-ils. Ainsi, ils estiment qu'il faut reconnaître que le débat sur la réduction des dommages causés par le tabac se heurte encore à une forte opposition de la part de certains des principaux acteurs, notamment les organismes politiques et réglementaires, et de ce fait, il faut trouver un moyen d'établir un dialogue constructif pour discuter des préoccupations et des défis. Et afin de réaliser efficacement ce qui précède, les fondateurs de SCOHRE assurent qu'il est nécessaire d'intensifier les efforts et de tirer parti des solides compétences déjà existantes dans de nombreux pays, d'où la raison de la création de l'association internationale d'experts internationaux en matière de lutte contre le tabagisme et de réduction des risques. In fine, ils estiment que l'accent devrait être mis sur plusieurs piliers principaux, à savoir des preuves scientifiques, y compris le partage et la diffusion des données scientifiques les plus récentes, l'identification des lacunes de la recherche, la vérification indépendante des données du secteur. Il convient de rappeler qu'au cours des dernières années, plusieurs autorités de réglementation ont autorisé la commercialisation de produits alternatifs du tabac, qui selon plusieurs recherches restent moins nocifs que la cigarette, à l'instar de la Food and Drug Administration des USA, qui a autorisé la commercialisation d'Iqos de Philip Morris International (PMI), en tant que produit du tabac à risque modifié.