Le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (Mali) qui se veut un mouvement féministe universaliste pour la défense des libertés individuelles au Maroc a initié une série d'actions sur une plage du Rif sur la côte méditerranéenne où des panneaux, de leurs indications précisaient des horaires de plage alternatifs pour chaque genre. Pire, la journée de vendredi était interdite aux femmes et sur la rampe de l'escalier menant à l'endroit de la discorde, une crique surnommée « Hammam » réputée pour sa piscine naturelle et donc très prisée par les citoyens du coin, il était indiqué de ne pas venir accompagné de femmes sous peine de sanctions à l'encontre de celui qui oserait enfreindre cette loi pour le moins bien particulière. Dans cette perspective on le comprend, Mali a vite pris le soin de recouvrir les panneaux de gribouillis dénonçant ainsi cette « discrimination à l'égard des femmes et fondée sur le sexe». Ibtissame Lachgar, surnommée également C, militante des droits humains et féministe marocaine qui avait cofondé le mouvement Mali, dont elle est actuellement la porte-parole a déclaré à Hespress que cette démarche s'inscrivait dans le cadre d'une campagne qui s'oppose à la discrimination à l'égard des femmes. « La violence masculine à l'égard des femmes basée sur cette discrimination engendre toutes sortes de violence, d'ostracisme et d'inégalité, qui n'existeraient pas sans elle ». Cette première initiative nous confie encore Lachgar « s'inscrit dans la lutte pour l'espace public et contre la domination masculine ». Et d'ajouter: « Nous combattons cette domination masculine des espaces publics qui se caractérise par des hommes dans les espaces publics, et des femmes dans des espaces privés ou fermés, comme la maison et la cuisine...». Bien que l'endroit (Hammam) soit exigüe, Betty Lachgar n'en démord pas. «Ce n'est pas une excuse, et cela ne change rien à ce que nous condamnons ». La militante des droits humains et notamment ceux des femmes souligne « la peur dans les espaces publics affecte négativement les femmes , ce qui a poussé Mali à organiser ses activités à venir autour de la « culture du viol » dans d'autres régions du pays ». Il est à noter que Mali a lancé une campagne « pour faire la lumière sur les manifestations de discrimination sexuelle dans l'espace public, en images et dans le langage et ce, dans les médias, la communication et la publicité de corps de femmes et l'autorité patriarcale qui contribue à la culture du viol ». Mali a souligné, également, la nécessité de « faire la lumière sur le sexisme, de le mentionner par son nom tout abstrait qu'il soit et de le combattre », car cette intolérance et ces préjugés discriminatoires fondés sur le sexe « sont liés à des stéréotypes qui contribuent à répandre le sentiment qu'il existe un genre de nature supérieure à l'autre, comme c'est le cas dans la grammaire ». La porte-parole du mouvement adepte de la désobéissance civile, a souligné que « la lutte contre les discriminations sexuelles est au cœur de la bataille pour l'égalité entre les femmes et les hommes, et également au cœur de la lutte contre les violences hommes / hommes, car ces dernières permettent toutes sortes de violences contre les filles et les femmes ».