Le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, s'est exprimé lundi, sur le combat du Maroc face au crime de la traite humaine, en évoquant une approche globale et moderniste, différente des autres pays. A l'occasion de la célébration de la Journée internationale de lutte contre la traite des humains organisée à l'Institut supérieur de la Magistrature à Rabat par la Commission nationale chargée de la coordination des mesures, le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader, a réitéré l'engagement du Maroc face à ce fléau tout en expliquant son approche globale et moderniste. « Ce choix repose sur une approche globale et moderniste axée sur la prévention, la protection, la prise en charge ou le parrainage et le partenariat », déclaré Ben Abdelkader. « L'ampleur du phénomène, son expansion et sa propagation au niveau international obligent tous les secteurs et organismes à fixer des normes de qualité et précises et à rechercher les bonnes pratiques dans les pays leaders en la matière pour le combattre », a-t-il souligné. Selon lui, ce crime nécessite une série de mesures fondées notamment sur la mise en place d'un mécanisme national d'orientation des victimes de la traite des êtres humains similaire à celui des pays leaders. Il a également évoqué la mise en place d'un diagnostic et une évaluation appropriés qui reflètent l'ampleur du phénomène, l'élaboration d'une stratégie nationale globale et une législation nationale type qui répondent aux normes internationales et aux bonnes pratiques. 151 affaires de crime de la traite des êtres humains enregistrés en 2019 Pour illustrer ses dires, le ministre a pris pour exemple les statistiques de la Commission nationale chargée de la coordination des mesures ayant pour but la lutte et la prévention de la traite des êtres humains depuis l'entrée en vigueur de de loi 27-14 relative à la lutte contre la traite des êtres humains fin 2016. Dans ce sens, il a noté que 17 affaires ont été enregistrées en 2017, contre 80 en 2018 et 151 en 2019. Concernant les personnes ayant été poursuivies en justice durant les trois dernières années, le ministre fait savoir que 585 individus, dont 144 femmes et 84 étrangers, ont été mis en examen. Quant aux victimes de la traite des êtres humains, M. Ben Abdelkader a fait état de 719 personnes, dont 283 victimes d'exploitation sexuelles, 35 personnes exploitées dans les servitudes et 58 exploitées dans la mendicité. La célébration de cette Journée a été marquée par la participation d'une pléiade d'experts marocains et étrangers, parmi lesquels le chargé d'affaires à la Délégation de l'Union européenne auprès du Royaume du Maroc, Alessio Cappellani et le chef du Bureau ONUDC au Maroc, Siham Al Figuigui..