Compte tenu des menaces croissantes auxquelles l'Etat, les institutions publiques et les entreprises nationales font face, le Maroc a décidé d'établir un cadre juridique permettant de renforcer la sécurité des systèmes d'information des administrations de l'Etat, des collectivités territoriales, des établissements et entreprises publics et toute autre personne morale de droit public, ainsi que les opérateurs de télécommunications. C'est ainsi qu'il a été ratifié en marge d'une réunion ministérielle, un texte de loi sur la cybersécurité. Cette loi, de son adoption vise également à renforcer la confiance ainsi qu'à soutenir l'économie numérique, et plus généralement assurer la continuité des activités économiques et sociales dans le Royaume. Le texte prévoit aussi les normes et dispositions de sécurité applicables aux infrastructures vitales, et celles applicables aux exploitants de réseaux publics de télécommunications, aux fournisseurs d'accès internet, aux fournisseurs de services de cybersécurité, aux fournisseurs de services numériques et aux éditeurs de plateformes en ligne. A cet égard, l'expert en matière de sécurité et des affaires stratégiques, (consultant dans les relations internationales, expert en géostratégie- sécurité internationale- géo-terrorisme), Cherkaoui Roudani, a confirmé à Hespress, que « cette loi s'inscrit dans le cadre de la poursuite et du développement des objectifs du programme Maroc Numeric 2013 », tout en indiquant que « ce projet vient renforcer la capacité du Maroc à faire face à un ensemble de défis qui se sont auto-imposés par la force des choses ». Roudani a déclaré, que « ce cadre permettra inévitablement une solide mesure de souveraineté pour l'information nationale à tous les niveaux actifs dans la sécurité nationale marocaine, et augmentera les capacités nationales dans le domaine de la sécurité des systèmes d'information dans les départements, les organismes publics et les infrastructures d'importance vitale ». L'expert en matière de sécurité a souligné que « cette structure juridique est essentielle, notamment l'investissement du conteneur existant à travers le Comité de Sécurité des Systèmes d'Information (CSSSI) et la Direction Générale de la Sécurité des Systèmes d'Information (DGSSI)« . Concernant le contexte de la loi, Roudani a précisé qu'« il était urgent de mettre en place un cadre national pour protéger la souveraineté nationale dans le domaine de l'information, en plus d'anticiper les menaces qui menacent les institutions étatiques et les entreprises nationales ». Roudani a ajouté que « au regard du développement économique du Maroc il est nécessaire pour suivre son rythme de définir une stratégie d'adoption des technologies numériques, d'autant plus que nous avons remarqué récemment que les secteurs public et privé s'appuient sur ces technologies sans organisme national indépendant pour guider et contrôler ces technologies ». Avant de poursuivre que : « Nous vivons dans un monde du renseignement et où Internet en est le terreau le plus fertile. C'est un espace où l'on peut y entrevoir tous les conflits interétatiques possibles et imaginables. De plus, l'interconnexion entre les infrastructures d'information critiques entre plusieurs institutions nécessite une approche de la sécurité de l'information qui limite les vagues d'infiltration au quotidien. Sans cela, ces institutions seront appelées à disparaître ou perdre de leur souveraineté ». Cherkaoui Roudani abordant enfin la cybercriminalité, souligne « les cyberattaques, qui visent souvent à voler des données ou à détruire ou à modifier le fonctionnement normal de l'organisation des institutions étatiques, sont devenues l'un des plus grands défis qui puisse se présenter au niveau mondial et auquel il va falloir faire face avec plus de rigueur ».