Les tests de certification en vol du Boeing 737 Max, immobilisé depuis mars 2019 en raison de deux accidents mortels, débuteront dès aujourd'hui lundi 29 juin 2020, c'est en tous cas ce que laisse penser un e-mail de la Federal Aviation Administration (FAA) l'autorité qui certifie les avions civils aux Etats-Unis, envoyé dimanche aux comités de surveillance du Congrès. « Les tests devraient prendre plusieurs jours et vont comporter une large palette de manœuvres en vol et des procédures de sécurité pour permettre à l'agence de déterminer si les modifications apportées répondent aux normes de certification de la FAA » a écrit la FAA. L'avionneur Boeing doit obtenir l'autorisation de la FAA avant que ses avions cloués au sol ne puissent à nouveau voler, et les vols d'essai, avec les pilotes d'essai de la FAA, sont une étape clé. Ils devraient prendre au moins trois jours. On y évaluera notamment les modifications proposées par Boeing au système de contrôle de vol automatisé du Max qui avait provoqué des accidents en Indonésie (Lion Air) et en Ethiopie (Ethiopian Airlines), tuant 346 personnes dans les deux crashs. Le système de commande de vol, avait été incriminé car il avait été déclenché par des lectures erronées des capteurs, ce qui a poussé les avions en piqué d'où les deux drames. Boeing y aurait remédié et passe aujourd'hui des tests de certification qui dureraient de trois à plusieurs jours. Si certification il y a à la clé et qu'aucun nouveau problème n'est découvert pendant les vols d'essai, il faudra probablement au moins un mois pour former les pilotes et faire moderniser, inspecter et entretenir les avions mis en veilleuse des mois durant. La FAA doit approuver le programme de formation des pilotes de Boeing, et un panel de régulateurs internationaux commentera également la formation minimale des pilotes. Boeing a indiqué qu'il s'en était remis à la FAA et aux régulateurs mondiaux sur le processus de certification Max. Près de 400 avions Max avaient été livrés aux compagnies aériennes avant d'être immobilisés, et Boeing en avait construit plusieurs centaines d'autres. Pour retrouver ses ailes le Boeing 737 MAX devra non seulement subir une campagne d'essai mais également réussir ses tests. Aux commandes, un pilote d'essai de la FAA, et un pilote d'essai de Boeing. Un ingénieur navigant (indispensable lors des vols d'essais mais pas lors des vols commerciaux) sera également affecté au cockpit. Des pannes de systèmes seront provoquées les unes après les autres et parfois simultanément pour apprécier comment réagit l'avion... et comment les pilotes reprennent la main. C'est l'interaction entre les commandes de vol du Boeing 737 MAX et les pilotes que pointe du doigt la FAA. Une une défaillance du logiciel anti-décrochage MCAS aurait été à l'origine des deux drames. Un « add-on » aux commandes de vol est apparu sur la génération MAX du B737 sans réelle certification. Les pilotes des compagnies aériennes lors de la qualification MAX n'y étaient pas formés et son existence n'était même pas renseignée sur le manuel de vol, véritable bible quand il faut traiter une panne. Les vols d'essai, qui ont longuement été préparés au simulateur, s'effectueront au départ de Boeing Field, avec des posés-décollés à Moses Lake, à l'intérieur de l'Etat de Washington. A l'issue de la vérification du comportement de l'avion, la FAA pourrait autoriser ou non la remise en vol du Boeing 737 MAX, ce qui ne signifie pas automatiquement la mise en service commercial par les compagnies aériennes. Les pilotes doivent encore être formés. Les avions cloués au sol doivent être révisés. Tout ce tralala ne concerne que la certification de la FAA.