La réalisatrice marocaine Mounia Elgoumi sortira bientôt son film documentaire retraçant la vie du photographe Michel Nachef, auteur de nombreuses photographies sur la richesse culturelle du Maroc dans les années 50 et plus. Actuellement en tournage en France, à Arles près de Marseille, le film documentaire réalisé par Mounia Elgoumi plonge dans les archives du Maroc à travers la caméra de Michel Nachef, photographe libanais qui a passé 50 ans de sa vie dans le Royaume. Mounia a rencontré Michel par hasard en France alors que le Libanais présentait ses photographies du Maroc à travers de nombreuses expositions. Selon la réalisatrice, les photos de l'artiste se vendent dans l'Hexagone à des prix exubérants Depuis un an, la réalisatrice marocaine braque sa caméra sur les oeuvres du photographe, son parcours et ses anecdotes sur sa vie passée à capturer les belles photos du patrimoine architectural et humain. Contactée par Hespress FR, Mounia nous explique la raison pour laquelle elle a choisi de mettre un coup de projecteur sur la vie de cet artiste. « A travers ces photos portrayées dans ce film documentaire, j'essaye de mettre en avant le Maroc d'antan fort de sa richesse contée par Michel. C'est aussi comme des archives qui montrent comment les gens vivaient au Maroc, avant toutes ces restrictions », nous explique-t-elle. Et d'ajouter : « J'ai été subjuguée par les photos de Michel qui n'a pourtant jamais exposé au Maroc. Sa façon de capturer les plus beaux paysages et architectures est particulière, c'est un photographe très talentueux et très professionnel ». Une fascination particulière pour le patrimoine marocain Né au Liban en 1936, Michel Nachef s'installe au Maroc en 1957 alors qu'il n'avait que 21 ans. Très fasciné par la culture et le patrimoine du pays, l'artiste cultive rapidement une admiration pour ce qui va devenir son pays d'adoption. Une fascination qui a encouragé Mounia à creuser un peu plus sur la relation entre le Maroc et le photographe qui a basé sa carrière sur la conservation du patrimoine architectural et humain. La réalisatrice veut également montrer à travers son documentaire la richesse du Maroc d'avant. « A travers ces photos portrayées dans ce film documentaire, j'essaye de mettre en avant le Maroc d'antan fort de sa richesse conté par Michel. C'est aussi comme des archives qui montre comme les gens vivaient au Maroc, avant toutes ses restrictions », précise-t-elle. « Je veux montrer aux Marocains à quoi ressemblait le Maroc, dans les années 50, une époque durant laquelle il n'y avait pas la répression d'aujourd'hui. Ce film met également en avant la cohabitation entre les juifs et Marocain et cette symbiose entre les cultures », ajoute-t-elle. Les moussems au coeur des photographies de Michel Rapidement, Michel Nachef déploie une vision emphatique de son pays d'adoption recherchant dans l'authentique, le moyen de sublimer les sens du sujet Marocain. Nachef était également fasciné par les moussems qui ressortent souvent dans ses photographies, alors qu'il travaillait sur la culture populaire des années 80. « Chaque tribu avait un moussem et Michel en avait fait sa spécialité il participait à nombreux de ces festival et donnait les photos qu'il avait prise au Ministère de l'Aménagement du Territoire National, de l'Urbanisme, de l'Habitat », nous explique la réalisatrice. Dans ces oeuvres, Michel offrait un regard sur une liberté opposée aux stéréotypes occidentaux, sur la considération du corps, comme nous l'explique Mounia qui affirme que le photographe « abordait de nombreux thèmes et particulièrement celui de la femme marocaine qui était à l'époque libre et élégante, peu importe son statut social« . Le travail de Michel Nachef a récemment été redécouvert par l'intermédiaire d'un catalogue et d'une exposition à l'Institut Français de Rabat, intitulée « le Maroc en fête ».