Entant sur la ligne du conflit qui oppose les parents d'élèves et les écoles privées, le ministre de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Sais Amzazi, avait chargé les Académies régionales (AREF) de jouer les médiateurs pour tenter de trouver un compromis. Un début de solution semble avoir été trouvé au niveau de celle de Rabat-Salé-Kénitra. En effet, sur instruction du ministre, l'Académie régionale de l'éducation et de la formation (AREF) de la région de Rabat-Salé-Kénitra, a tenu ce lundi 8 juin, une rencontre de médiation avec les représentants des associations professionnelles de l'enseignement privé et des associations des parents d'élèves, afin de résoudre les problèmes en suspens entre les deux parties à la suite des répercussions pandémiques du Covid-19, en premier lieu celle liée au paiement des frais de scolarité des mois de mai et de juin. Un accord a donc été signé entre les deux parties, en présence du directeur de l'AREF de Rabat, Mohamed Aderdour, et des directeurs provinciaux, qui stipule que les établissements d'enseignement privés continueront de fournir les cours à distance à tous les étudiants sans exception, afin d'assurer la continuité pédagogique et de témoigner de toute la flexibilité nécessaire et possible pour les familles afin qu'elles puissent payer leurs charges financières mensuelles Tout en insistant sur la mise en œuvre des lois relatives aux manquements en matière de prestations éducatives non honorées jusqu'à la fin de l'année scolaire, l'accord préconise pareillement la mise en œuvre de toute la flexibilité possible et nécessaire pour déterminer si les familles sont en mesure ou non de payer leurs charges financières mensuelles, suite aux répercussions sociales de la pandémie du Covid-19 sur un grand nombre de familles marocaines. Lors de cette rencontre de médiation, tenue au siège de l'AREF de Rabat, Mohamed Aderdour a admis qu'il existe en effet des différends entre certaines établissements d'enseignement privés et entre les familles touchées par la pandémie, surtout après que les tuteurs de ces familles aient perdu leur emploi, et d'autre part les écoles privées qui souffre de fragilité, en particulier les établissements qui ont un petit nombre d'élèves, notamment dans le milieu rural, semi-urbain et les quartiers populaires. Cependant, le directeur de l'AREF de Rabat, a précisé que son département « joue uniquement le rôle de médiateur dans ce dossier, puisque la loi ne lui permet pas d'interférer dans les prix et les droits mensuels, dans le but de surmonter ce différend ». « Cette réunion vise à s'accorder sur trois points fondamentaux, qui incluent la prise en compte de l'intérêt de l'étudiant avant tout, concernant son parcours académique. L'étudiant ne devrait pas faire l'objet de comptes matériels entre familles et écoles, en tenant compte de la situation difficile de certaines familles dont les personnes en charge ont perdu leur travail et ont été impactées par la pandémie sous une forme ou une autre, ainsi que la formation de comités régionaux qui géreront de près la médiation, selon les besoins et selon les cas », a-t-il déclaré. Pour sa part, le président de l'Association de l'enseignement privé au Maroc, Abdessalam Ammor, a indiqué que « la participation à cette réunion est une expression de bonne volonté aux côtés des représentants des associations des parents d'élèves pour surmonter cette étape que connaît le secteur », soulignant « la nécessité de solidarité de tous les acteurs dans ce processus, notamment les familles et le secteur privé, en tenant en compte la situation financière de nombreuses familles touchées par la pandémie du coronavirus». Cependant, le représentant des écoles privées a indiqué « qu'il faut également se montrer solidaire avec certains établissements privés fragiles qui se trouvent dans une situation difficile en raison des répercussions de la crise sanitaire », en s'engageant par ailleurs à «achever l'année scolaire ». « Il existe de nombreux petits établissements privés qui n'ont pas bénéficié de prêts et de soutien et ont été obligés de réduire les cotisations des familles, ce qui affectera négativement leur statut lors de la prochaine rentrée scolaire ». Il a également ajouté dans ce sens que « le secteur vit une crise depuis le début de la pandémie, notamment après la polémique suscitée par l'envoi d'une lettre au chef du gouvernement pour avertir des répercussions dangereuses qui menacent un certain nombre d'établissements d'enseignement privés déjà fragilisés ». Toujours en ce qui concerne les frais de scolarité, Ammor a ajouté que « le secteur de l'enseignement privé, qui comprend 5.800 établissements et un million d'étudiants, est le seul secteur au niveau national qui a exonéré les familles de la totalité ou une partie des frais, alors que de nombreuses entreprises ont opté pour le report et non l'exonération ». Par ailleurs, le membre du Conseil d'administration de l'Académie, au nom de l'Association des parents d'élèves, Mohamed Hosni, a insisté sur « la nécessité d'un dialogue égal entre les patrons des écoles privés et les représentants des associations des parents d'élèves« , considérant ainsi les élèves comme une « ligne rouge » qu'il ne faut pas impliquer dans ce différend.