Avec plus de 50 000 articles scientifiques recensés dans la base de données « COVID-19 Open Research Dataset » (CORD-19), des zones d'ombre demeurent cependant tant les questions fondamentales sur le coronavirus (Covid-19) et la maladie qu'il engendre n'ont toujours pas trouvé la réponse idoine. Le recueil impressionnant de textes et de documents concernant l'intrus encore inconnu il y a cinq mois, si, il donne un éclairage sur le SARS-CoV-2, nom du virus responsable de l'épidémie devenue depuis pandémie, il ne résout pas pour autant la question primordiale de la guérison et du traitement. Et pourtant ce sont des millions de scientifiques qui dès, l'infiniment petit découvert, se sont rués sur un terrain encore inexploré. Tout y est passé en revue et on est loin d'en avoir fini avec l'importun (séquencement de son génome, étude de ses mécanismes d'action, fabrication et essais de vaccins...). Bref, malgré cette volonté délibérée d'être à la hauteur de leurs obligations, rien n'y fait, le coronavirus tarde à livrer ses secrets. Le puzzle est gigantesque et plutôt complexe. Déjà une pièce essentielle vient à manquer pour percer le mystère. Comment a débuté l'épidémie devenue par la force des choses une pandémie ? Nul ne connait non plus son origine (chauve-souris ou pangolin), ni comment il a muté pour trouver ses aises dans le corps humain. Une réponse quant à son origine permettrait d'éviter sa réapparition en contrôlant les animaux hôtes qui pourraient être plusieurs à avoir favorisé son passage à l'homme. Seule certitude dans l'affaire c'est son génome mute relativement lentement. Son mode de propagation n'est pas entièrement cerné. Certes les gouttelettes et postillons de la toux des éternuements ou même lorsqu'on parle sont des vecteurs du virus mais on ignore encore, nombre de données sur les fomites (surfaces contaminées) et les aérosols qui seraient infectieuses d'où la recommandation du port du masque. Par ailleurs la contagiosité des personnes asymptomatiques comme les enfants souvent soulevée n'a pas été encore vérifiée par les nombreuses études à propos. Quant à la mortalité du coronavirus (Covid-19), elle ne sera connue qu'une fois la pandémie terminée, le mode de calcul variant d'un pays à l'autre. La Chine par exemple estimant son taux de mortalité différemment de l'Italie ou de la France. Toujours est-il que ce sont près de 2,2 millions de cas confirmés pour plus de 140 000 décès qui ont contracté le virus facilement. A la question pourquoi certains cas sont graves quand d'autres sont anodins, les scientifiques pour l'heure donnent leur langue au chat. L'âge avancé et l'existence de pathologies chroniques sont des éléments aggravants mais un bon pourcentage de personnes jeunes et apparemment en bonne santé y succombent. A ce jour aucun traitement utilisé contre les infections dues aux coronavirus n'a démontré une efficacité à toutes épreuves même si la tendance est plutôt au chloroquine en association avec d'autres antibiotiques dont certains pays en sont pourvus, le Maroc et les Etats-Unis notamment. La thérapeutique se limitant à traiter les symptômes et force est de constater que les effets ne sont pas les mêmes pour tous les patients. C'est pourquoi l'OMS vient de lancer un vaste essai clinique nommé «Solidarity», afin d'évaluer l'efficacité de ces médicaments dits «compassionnels». Même quand on est remis de la maladie, on ne sait pas combien de temps dure l'immunité. La référence en la matière ici menant aux premières épidémies de SRAS et de MERS. Enfin, il n'y a aucune visibilité quant du futur de l'épidémie. Seul le vaccin pourrait circonscrire voire éradiquer le virus. Mais un long délai s'impose avant que de le concevoir à l'échelle planétaire. En attendant, les scientifiques orientent leurs recherches sur la piste d'éventuels traitements qui pourraient sauver des vies. Les antiviraux et les antipaludiques sont en cours d'essais cliniques. Et si à l'horizon on ne voit rien venir l'intrus poursuivra son chemin jusqu'à disparaître, faute de personnes à infecter. Toutefois, il resurgirait fatalement et de manière régulière, comme sa cousine la grippe A de type H1N1.