Le groupe parlementaire du PAM, première formation d'opposition, a favorablement voté pour le projet de décret-loi permettant au gouvernement de dépasser le plafond des emprunts extérieurs tel que stipulé dans la loi de finances 2020. Son président, Mohamed Aboudrar justifie ce qu'il considère comme « la signature d'un chèque en blanc » à l'Exécutif, précédé par le secrétaire général du parti et membre de la Commission des finances qui a adopté ledit décret-loi, Abdellatif Ouahbi. Ce dernier a fait une intervention devant le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Benchaaboun, au cours de la séance de vote. Faisant le point sur la position prise par le groupe parlementaire PAM de la première Chambre, Mohamed Aboudrar espère que le gouvernement « bénéficie rationnellement et fasse bon usage de la réputation et de la notation du Maroc vis-à-vis des institutions financières internationales ». Le député en chef a appelé l'Exécutif à « faire preuve de créativité pour trouver d'autres solutions alimentant le solde de devises du Maroc », tout en critiquant une « absence d'informations » qui n'a pas empêché le PAM de voter pour le projet de décret-loi soumis mardi par le ministre Benchaaboun. L'élu de Guelmim estime néanmoins qu'une telle position n'est pas synonyme de « confiance aveugle » au gouvernement, signalant que « la baisse du solde en devises du Maroc pourrait affecter directement la valeur du Dirham, qui a en fait diminué ces derniers jours, et affaiblir la flexibilité de la décision de Bank Al-Maghrib de maintenir la marge de 5%, approuvée dans le cadre de l'opération de fluctuation du Dirham ». D'un point de vue juridique, Mohamed Aboudrar note qu'il aurait été « plus approprié » de proposer une loi de finances rectificative, « avec l'incertitude quant à la détermination des répercussions du Coronavirus, en plus d'évoquer ce que vivent certains pays partenaires, faire face à la pandémie nécessite de la rapidité et de la flexibilité qui passent à travers de tels décrets ». Ouahbi n'en pense pas moins Le premier responsable du groupe PAM explique également que ce vote favorable des siens, et qui permet au gouvernement de dépasser le plafond autorisé dans la loi de finances 2020 « demeure conforme aux positions antérieures du parti sur la nécessité de rassembler tout le monde et d'exclure les querelles politiques pour faire face à la pandémie ». Au cours de l'examen dudit décret-loi à la Commission des finances dont il est membre, le secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi a souligné que sa formation « soutiendra le gouvernement, afin d'assurer la satisfaction des besoins fondamentaux dont le citoyen marocain a besoin dans sa vie quotidienne, et de préserver les équilibres financiers et économiques ». Il a notamment expliqué dans son intervention lors de cette réunion en présence du ministre de l'Economie et des finances qu'une telle approbation de la part du PAM « tient compte de sa dimension nationale, et de son sens des responsabilités envers son pays ». Le PAM, selon son patron, « accepte la contradiction » par rapport à son vote initial rejetant la loi de finances 2020 au moment de sa ratification par le parlement, « afin que le gouvernement puisse jouer son rôle économique pour passer cette crise avec un minimum de pertes ». «En tant qu'opposition, nous nous sommes initialement opposés à l'emprunt extérieur parce que nous le considérons comme menaçant pour la stabilité de l'économie nationale et l'avenir de nos enfants, mais nous accepterons aujourd'hui cette dette extérieure, compte tenu des besoins des citoyens et du maintien des équilibres financiers et économiques, et nous autoriserons le gouvernement à l'utiliser dans des cas extrêmes uniquement», a-t-il justifié.